mercredi 30 mars 2016

Plateau, pause, hiatus, GISS, HADCRUT, RSS et UAH en images

Comme un joli dessin vaut mieux qu'un long discours, voici quelques graphiques qui j'espère expliqueront simplement les choses aux yeux de certains lecteurs aveuglés par la propagande climatosceptique.

Plateau

http://woodfortrees.org/plot/gistemp/plot/gistemp/from:1939/to:1946
La période 1939-1946 peut être considérée comme un plateau, puisque les températures ont diminué ensuite jusqu'à la fin des années 50, pour remonter cahin-caha à partir des années 1960-1970..


Pause

http://woodfortrees.org/plot/gistemp/plot/gistemp/from:1940/to:1980
Pendant les années 1940-1970 les températures semblent avoir marqué une véritable pause, puisqu'elles n'ont pas évolué, hormis une forte variabilité annuelle, mais la hausse a repris dès les années 1980 jusqu'à nos jours sans discontinuer.

Hiatus

http://woodfortrees.org/plot/gistemp/plot/gistemp/from:1998/to:2014/plot/gistemp/from:1998/to:2014/trend/plot/gistemp/from:1960/to:2016/trend
Dans ce graphique j'ai sélectionné (chéri-piqué si l'on peut dire) deux périodes spécifiques:
  1. de 1960 à 2014: c'est la droite de tendance violette qui montre une certaine pente;
  2. de 1998 à 2014: c'est la droite de tendance verte qui montre une pente plus faible que la précédente, c'est le fameux hiatus.
J'aurais pu sélectionner d'autres périodes, l'objectif ici est simplement de montrer ce qu'est un hiatus, pas de démontrer autre chose.

Réalité sur le long-terme

http://woodfortrees.org/plot/gistemp/plot/gistemp/trend

Ici on voit bien, sur la période 1880-2016, que la hausse des températures est constante pour peu qu'on ignore les fortes variabilités s'étant manifestées à certaines époques.

Et si l'on est un peu observateur, on peut assez facilement remarquer que la hausse du début du 21ème siècle est nettement plus forte que la tendance à long-terme...

Données de surface

J'ai favorisé dans les graphes ci-dessus les températures issues de GISS (NASA), mais j'aurais tout aussi bien pu choisir HADCRUT (University of East Anglia) ou NOAA ou BEST (Berkeley Earth), voici par exemple ce que cela donne avec GISS et HADCRUT ensemble:

Les deux droites de tendance se confondent, les données, bien que présentant quelques différences dans la variabilité annuelle, sont cohérentes et indiquent exactement la même pente.

Voici ce qu'indique NOAA:


Et Best:

Best que l'on peut également voir comme ceci:

A ma connaissance toutes ces informations de températures de surface ont une source commune, elles viennent des thermomètres et des bouées réparties sur la planète et sont simplement traitées différemment par chaque organisme; cependant on peut remarquer leur grande cohérence d'ensemble (si un lecteur veut bien me fournir la référence de ces données brutes je suis preneur)

Mais ces températures de surface ne plaisent pas aux climatosceptiques, car elles montrent une tendance trop haussière à leur goût; de plus ils leur reprochent d'être "ajustées", ce qui, dans la tête d'un climatosceptique, veut dire qu'elles seraient "manipulées" afin de montrer justement une tendance trop haussière.

Données satellitaires


C'est là que réside le comique de l'argument de la manipulation, car les climatosceptiques préfèrent utiliser et montrer les températures issues de données satellitaires qui, elles sont en fait 100% ajustées et, de plus, crime suprême, issues de modèles!

Et quand on sait comment les modèles sont accueillis par les climatosceptiques...

En effet, les satellites ne mesurent pas directement la température; wikipedia nous informe que
  • La mesure de température par satellite de l’atmosphère à diverses altitudes, de celle du sol et de la mer se fait par interprétation des mesures de capteurs sensibles à la luminance terrestre dans différentes longueurs d’onde.
  • Les satellites ne mesurent pas directement la température. Ils sont équipés de capteurs (radiomètres) sensibles à la luminance de l’atmosphère et de la mer dans le domaine des infrarouges.
  • Le profil vertical de températures obtenu dépend ensuite de la précision de la conversion et des capteurs.
  • Différents groupes ont analysé les données disponibles et bien que les résultats soient voisins, ils se sont pas exactement semblables à cause des limites de chacun des algorithmes utilisés.
  • Parmi les banques de températures obtenues, il y a celle de l’université d'Alabama à Huntsville (UAH satellite temperature dataset) et celle de la compagnie Remote Sensing Systems.
  • Ces deux ensembles de données sont tirées des données de plusieurs générations de satellites dont les capteurs ne sont pas homogènes.
Donc, quand un climatosceptique se déclarera sceptique des données de surface qui sont ajustées (sous-entendu manipulées) et que dans la foulée il vous parlera des températures qui n'ont pas bougé depuis 18 ans en se référant aux données satellitaires, vous aurez le choix de le traiter de bouffon, de charlatan ou de tout autre appellation similaire.

Voici ce que donnent les satellites quand on torture leurs données:
Comme on peut le constater les divergences de traitement sont flagrantes.

On peut également remarquer que RSS montre une tendance légèrement moins haussière que UAH, et devinez donc lequel des deux les climatosceptiques ont choisi?

Bingo, vous avez trouvé: les données RSS!

Et comme je le faisais remarquer dans mon billet intitulé Les projections d'Hansen-1988 confrontées à la réalité, Roy Spencer conseillait à ses amis climatosceptiques d'utiliser plutôt RSS que UAH:
  • But, until the discrepancy is resolved to everyone’s satisfaction, those of you who REALLY REALLY need the global temperature record to show as little warming as possible might want to consider jumping ship, and switch from the UAH to RSS dataset.
Est-il vraiment nécessaire d'en rajouter?








 

lundi 28 mars 2016

Extinction de l'espèce humaine?

Une question que l'on est en droit de se poser est: est-ce que le réchauffement climatique (d'origine humaine ou pas, on s'en fout un peu ici) peut provoquer l'extinction de l'espèce humaine, c'est-à-dire provoquer la fin de l'humanité?

Je n'ai pas étudié cette question en détail et à vrai dire n'en ai pas l'intention, mais a priori, comme ça, au débotté, je répondrais plutôt par

Même si la température moyenne de la planète Terre devait s'élever d'une dizaine de degrés dans les décennies qui viennent, de nombreuses étendues deviendraient accueillantes, par exemple, pour n'en citer que quelques unes:
  • l'Islande
  • le Groenland
  • le Nunavut
  • la Sibérie
  • l'Antarctique
Imaginez-vous un instant paresser sur votre transat au soleil de la Terre Adélie, quel chic!

Non, l'espèce humaine ne disparaitrait pas, il y a suffisamment de place pour que quelques millions de néo-terriens puissent tenir en faisant pousser leurs légumes et en regardant passer les nuages dans le ciel.

Par contre certains événements pourraient bien arriver à ce résultat: l'éradication de l'homme (et de la femme ne l'oublions pas) plus ou moins définitive, au profit des cafards et autres animalcules qui en ont vu bien d'autres dans le passé.

En fait je ne vois guère que deux périls qui nous guettent, l'un entièrement naturel, l'autre entièrement d'origine humaine:
  1. la chute d'un météore géant suffisamment puissant pour provoquer une extinction comme celle que vécurent les dinosaures il y a 65 millions d'années
  2. l'explosion de suffisamment de bombes atomiques permettant d'arriver quasiment au même résultat que ci-dessus
La deuxième hypothèse est cependant peu probable, puisqu'on nous dit que le génie humain trouvera toujours une solution à ses problèmes, il reste donc la première hypothèse à considérer.

Pour se prémunir de ce genre de désagréments certains ont eu une idée de génie: s'enfouir sous la terre dans un abri qui comporterait toutes les "commodités" permettant une vie cloitrée pendant "un certain temps".

On pourrait par exemple aménager dans cet abri des lits très confortables possédant les innovations dernier cri, du genre de celui-ci:


Chacun peut anticiper sur le bonheur de vivre dans un pareil cocon pendant quelques mois ou quelques années, surtout si pour votre défense (il y aura de bien méchantes personnes prêtes à tout pour vous remplacer dans votre nid douillet) vous êtes accompagné par quelqu'un du genre Sarah Connors:

Malheureusement, dans ces cas c'est souvent comme à la loterie, il y a toutes les chances pour que votre accompagnatrice ressemble plutôt à ceci:

Là au moins vous avez de quoi subsister quelques mois de plus...

Mais tout cela est bien beau vous me direz, cependant encore faut-il avoir le temps d'atteindre votre abri anti-atomique/météore/belle-mère/invasion de sauterelles...

Imaginez un peu le gars qui s'est décarcassé et a dépensé une véritable fortune dans son abri, quand le cataclysme se produit il se trouve à l'autre bout du pays et toutes les routes sont coupées, les vols supprimés, c'est la panique dans les rues, le temps qu'il arrive chez lui...

C'est ballot non?

Vous me direz que le météore on a le temps de le voir venir, il a donc le temps de se préparer, d'annuler tous ses voyages et de se trouver au bon endroit au "bon" moment.

Ou alors il est du genre à rester toute sa vie dans un périmètre de quelques centaines de mètres autour de son abri afin de ne pas être surpris "quand ça arrivera" (vous avez alors une idée du genre de crétin qui survivrait et serait en charge de perpétuer éventuellement la race humaine...)

De toute façon, est-ce que vous pensez vraiment que la populace serait avertie de l'imminence d'un tel danger?

Imaginez un peu le journal de 20 heures sur TF1:
  • Anne-Claire Coudray: On a appris ce matin par la NASA qu'un météore géant qui se situe actuellement à xxx millions de kilomètres de la Terre et se déplace à la vitesse de yyy kilomètres à l'heure percutera notre planète dans dix jours exactement; à cette occasion la moitié environ de l'humanité disparaitra dans les minutes ou les heures qui suivront le choc, l'autre moitié étant susceptible de périr dans les semaines, les mois ou au mieux dans les années qui viennent. Les spécialistes affirment que nous ne possédons actuellement aucun moyen soit de détruire ce météore, soit de le dévier de sa trajectoire, nous sommes donc condamnés. Et maintenant passons avec Catherine Laborde à la météo des cinq prochains jours. Bonjour Catherine, alors va-t-il faire beau ce week-end?
  • Catherine Laborde: Bonjour Anne-Claire. Eh bien oui, on nous annonce du beau temps pour ce week-end, mais il va falloir en profiter, parce que ça va se gâter par la suite...




 

Etat de la banquise boréale

Quand on veut s'informer sur un sujet ayant trait au climat on peut consulter des sites qui dénigrent les travaux des scientifiques (je n'en ferai pas la liste ici, il suffit de consulter mes articles précédents pour savoir de quoi et de qui je parle) mais on peut aussi, c'est un choix, préférer des sites sérieux, comme par exemple dosbat qui s'intéresse particulièrement à l'évolution de la banquise arctique.

Le dernier article est particulièrement instructif.

Regardez par exemple le premier graphique:

Le trait rouge montre l'extension actuelle de la banquise; on peut aussi remarquer le niveau exceptionnellement bas de l'année 2012 à la fin de l'été boréal.

A noter que les données sont issues du site nsidc.org

L'auteur du blog dosbat, Chris Reynolds, nous précise qu'il semblait que le maximum avait été atteint fin février, cependant courant mars la banquise s'est à nouveau étendue pour arriver au niveau maximum actuel de 14,576 millions kilomètres carrés.

Mais le plus intéressant est ce qui vient avec ce nouveau graphique:


On y voit l'état de la banquise boréale à mi-mars, depuis 1979, secteur par secteur; le secteur ayant le plus baissé étant l'Atlantique.

En découpant ce secteur Atlantique on obtient:

Où l'on voit que Barents et Groenland sont en bonne synchronisation.

Ainsi, Chris Reynolds calcule que la moitié de la tendance baissière réside dans le secteur Atlantique, un quart dans le secteur Pacifique et un cinquième dans le secteur Canadien.

Il fait ensuite référence à une étude de 2011 intitulée Enhanced Modern Heat Transfer to the Arctic by Warm Atlantic Water dont voici le résumé:
  • The Arctic is responding more rapidly to global warming than most other areas on our planet. Northward-flowing Atlantic Water is the major means of heat advection toward the Arctic and strongly affects the sea ice distribution. Records of its natural variability are critical for the understanding of feedback mechanisms and the future of the Arctic climate system, but continuous historical records reach back only ~150 years. Here, we present a multidecadal-scale record of ocean temperature variations during the past 2000 years, derived from marine sediments off Western Svalbard (79°N). We find that early–21st-century temperatures of Atlantic Water entering the Arctic Ocean are unprecedented over the past 2000 years and are presumably linked to the Arctic amplification of global warming.

En utilisant des proxys (du plancton foraminifère issu de carottes de sédiments) pour les années antérieures aux mesures instrumentales qui datent de seulement 150 ans, ils en arrivent à la conclusion que les températures des eaux en provenance de l'Atlantique et entrant dans l'océan arctique sont exceptionnellement élevées comparées aux températures des 2000 dernières années, et sont très probablement liées au réchauffement climatique.

On peut d'ailleurs dans l'étude admirer de belles crosses de hockey:
Fig. 3
Planktic foraminiferal data and temperature reconstructions of upper Atlantic Water in the eastern Fram Strait over the past ~2100 years from sediment core MSM5/5-712-1. Thin lines are raw data, bold lines are three-point running means. Black triangles on the age scale mark calibrated accelerator mass spectrometry 14C ages. (A) Fluxes of polar and subpolar planktic foraminifers (100- to 250-μm fraction). (B) Percentage of subpolar planktic foraminifers in the 100- to 250-μm fraction. (C) Summer temperatures at 50-m water depth (red) calculated by the SIMMAX Modern Analog Technique. Gray bars mark averages until 1835 CE and 1890 to 2007 CE. Blue line is the normalized Atlantic Water core temperature (AWCT) record (standard deviations) from the Arctic Ocean (1895 to 2002; 6-year averages) obtained from (21). (D) Summer temperatures (purple) calculated from Mg/Ca ratios in planktic foraminifers N. pachyderma (sinistral). Gray bars mark averages until 1835 CE and 1890 to 2007 CE. Blue line is the sea ice margin anomaly (11-year means, less ice is up) in the Barents Sea (BS) obtained from (5). Dashed lines mark less reliable data before 1850 CE. (E) Terrestrial Arctic [green, from (6)] and Northern Hemisphere [black, 25-year means, from (19)] temperature anomaly records with reference to the 980 to 1800 CE and 1961 to 1990 CE averages, respectively.

Il parait que Michael Mann serait un charlatan et que sa courbe des températures reconstituées en 1998 à partir de proxys serait une escroquerie; ce qui est marrant quand même c'est le nombre de crosses de hockey qui n'arrêtent pas de sortir chaque fois que des scientifiques planchent sur le passé!

Bref, à chacun de se faire une opinion et de choisir convenablement ses lectures.











 

samedi 26 mars 2016

Dis tonton, pourquoi tu postes?

Quand j'ai créé mon blog l'an dernier j'étais loin de m'imaginer que la majorité de mes articles porteraient sur le climat.

Je voulais simplement m'ouvrir un espace de liberté dans lequel je laisserais libre cours à mon imagination du jour, bref en parlant un peu de la pluie et du beau temps.

Du beau temps au climat le pas à effectuer n'est pas très grand, et il faut dire que l'air du temps, justement, se prêtait assez bien à la question climatique avec l'approche de la COP21.

Je n'avais pas attendu l'année 2015 pour m'intéresser à ce sujet, et bien que sans blog personnel il m'arrivait parfois d'intervenir sur celui d'autrui; mes interventions sur Skyfall ont donc commencé il y a déjà pas mal  d'années, sachant qu'au tout début j'étais plutôt d'accord avec la ligne éditoriale de ce site, eh oui, j'étais climatosceptique d'autant plus que je tenais alors Claude Allègre dans une certaine estime, ayant acheté (et lu dois-je préciser) plusieurs de ses ouvrages dont le mythique L'imposture climatique.

Mais voilà, ayant pris quelques tirs sur Skyfall suite à quelques questions que j'avais sûrement dû mal poser, je suis devenu progressivement sceptique du climatoscepticisme, et de fil en aiguille, en me renseignant ici ou là, j'en suis finalement venu à la conclusion que j'avais baigné dans de la pseudoscience pendant tout ce temps.

C'est un peu pour tout cela que j'essaye de rattraper le temps perdu et que ma cible favorite est le site Skyfall, tant il est vrai que quand on a été berné par quelqu'un on lui en veut quand même un peu et on cherche des moyens de se venger.

Et non, contrairement à ce que pense CK66 je ne cherche pas à convertir les vieux briscards du site:
  • 23.  CK66 | 26/03/2016 @ 6:04 Mano (#22),
    Contre-argumentation imparable … comme d’habitude . Je suis impressionné par sa profondeur insondable , c’est a se demander pour quelles obscures raisons vous ne nous avez toujours pas convertis … ou tout du moins convaincus ??? Ben tiens , la réponse est contenue dans la question , suis-je bête ?
La réponse à sa dernière question me brûle les lèvres ou plutôt me chatouille les doigts sur le clavier, mais je laisse à chacun le soin de l'imaginer.

Quant à mes "obscures raisons" je viens de les expliciter en précisant bien qu'il ne s'agit en aucune manière d'essayer de ma part de "convertir" ou de "convaincre" des gens qui ont déjà été convertis à la religion climatosceptique; quitter cette religion serait une apostasie intolérable qu'ils ne peuvent même pas imaginer.

En effet, admettre maintenant qu'ils se sont trompés (et ont trompé) pendant de nombreuses années serait comme avouer qu'ils ont été pendant tout ce temps des crétins et ont pris ceux qui ne pensaient pas comme eux pour des crétins; on peut donc comprendre l'immensité de la tâche.

En ce qui me concerne ma situation est heureusement plus confortable.

Je me contente de faire confiance à la science dite officielle, celle qui est enseignée dans la quasi totalité des universités et admise par la quasi totalité des académies de science dans le monde et dont on peut obtenir une liste sur wikipedia.

Assez peu bizarrement on y apprend que l'American Association of Petroleum Geologists est l'une des très rares à émettre des doutes sur la question, allez savoir pourquoi...
  • the AAPG membership is divided on the degree of influence that anthropogenic CO2 has on recent and potential global temperature increases ... Certain climate simulation models predict that the warming trend will continue, as reported through NAS, AGU, AAAS and AMS. AAPG respects these scientific opinions but wants to add that the current climate warming projections could fall within well-documented natural variations in past climate and observed temperature data. These data do not necessarily support the maximum case scenarios forecast in some models.

Par ailleurs il existe une liste de scientifiques qui s'opposent au consensus dans laquelle on peut notamment voir des noms bien connus:
Ce qui est assez comique est que ces scientifiques sont classés dans plusieurs catégories comme on classe des papiers dans des tiroirs différents, il y a:
  • Scientists questioning the accuracy of IPCC climate projections
  • Scientists arguing that global warming is primarily caused by natural processes
  • Scientists arguing that the cause of global warming is unknown
  • Scientists arguing that global warming will have few negative consequences
  • Dead scientists!
A mon humble avis la dernière catégorie va progressivement se remplir au détriment des quatre précédentes, car il arrivera bien un moment où plus un scientifique ne pourra nier l'évidence qu'il aura non seulement dans les chiffres et les graphes (les modèles) mais aussi dans les observations provenant des diverses mesures du réchauffement climatique:
  • hausse des températures
  • hausse du niveau des mers (avec ses conséquences sur des pays comme le Bangladesh ou les Pays-Bas, entre autres)
  • diminution des calottes glaciaires au Groenland et en Antarctique
  • diminution des banquises (aujourd'hui la banquise boréale, demain l'australe)
  • acidification des océans (avec les problèmes que cela entraine sur la biodiversité marine)
  • migrations d'espèces animales et végétales en direction des pôles
  • migrations de populations (ou leur disparition...)





Tout cela pour dire que oui, ma situation est vraiment plus confortable que celle des climatosceptiques qui se trouvent en si mauvaise et faible compagnie; moi au moins je peux dire que si ce en quoi je crois aujourd'hui se révèle être une grande fumisterie, alors je serais bien entouré par cette multitude de scientifiques, d'académiciens, d'universitaires en qui j'ai confiance quand ils me disent le résultat de leurs travaux.


vendredi 25 mars 2016

Des nouvelles de la hausse du niveau des mers

Dans le nouveau Science & Vie d'avril on trouve page 30  dans la rubrique en Bref:
  • Le niveau des mers monte plus vite

  • La hausse du niveau marin, suivie par satellite depuis 1993, s'accélère.
  • Selon le CNES, elle serait passée de 3,5 mm/an avant 2009 à 5 mm/an depuis: une hausse d'un tiers environ.
  • A confirmer sur une période plus longue
On pourrait faire deux reproches à S&V.

Dans le titre c'est l'indicatif qui est employé (le niveau monte plus vite) alors que dans l'article c'est le conditionnel que l'on voit (selon de CNES la hausse serait...), bien que l'on nous dise aussi que la hausse s'accélère... Bien évidemment, vu la période en question (de 1993 à nos jours) la conclusion est importante: A confirmer sur une période plus longue. A mon avis l'usage du conditionnel s'impose à tous les verbes employés dans ce genre d'information afin de ne pas prêter le flanc à la critique (trop facile) des climatosceptiques de tout poil qui ne manqueront pas de se gausser de la "settled science".

Le deuxième reproche concerne l'absence de source de l'information; j'ai cherché sur Google l'information en tapant "cnes hausse du niveau des mers" et le mieux que j'obtiens est ceci:

  • La montée du niveau des mers par Annie Cazenave, article non daté mais quand même intéressant dans lequel on apprend:

    • L’enregistrement réalisé en continu depuis la dernière décennie sur l’ensemble des océans montre une augmentation régulière du niveau moyen des mers dont l’origine est actuellement attribuée au réchauffement climatique global.
    • Régionalement cependant les océans montrent une évolution plus complexe, avec l’existence de zones où le niveau baisse.
    • Depuis le début des années 1990, les satellites altimétriques, en particulier Topex-Poseidon et Jason, surveillent en permanence les variations du niveau de la mer, avec une précision remarquable et une couverture globale. Ces nouvelles observations montrent qu’au cours des 12 dernières années, le niveau moyen global de la mer s’est élevé de près de 3 mm par an (figure 1), valeur significativement supérieure de celle mesurée par les marégraphes au cours du 20e siècle.
      Figure 1 – Courbe d’évolution du niveau de la mer depuis 1993
    • Mais cette vitesse d’élévation est loin d’être uniforme : dans certaines régions, la mer a monté plus vite que la moyenne (jusqu’à 20 mm/an), dans d’autres, elle a même baissé (figure 2) atteignant parfois une baisse de plus de 10 mm/an. 

                        
Figure 2 – Carte de la distribution géographique des vitesses de variations du niveau de la mer

    • Quels sont les phénomènes responsables des variations actuelles du niveau moyen global de la mer ? On peut les ranger en deux catégories :
      • les changements du volume des océans résultant de variations de la densité de l’eau de mer, elles-mêmes causées par des variations de la température de l’océan;
      • les changements du contenu en eau des océans (donc des masses d’eau) résultant d’échanges d’eau avec les autres réservoirs (atmosphère, réservoirs d’eaux continentales, glaciers de montagne, calottes polaires). Ces échanges d’eau avec l’atmosphère, se produisent par évaporation et précipitation. Les échanges avec les continents résultent de variations d’écoulement d’eau vers les océans via les réseaux hydrographiques. Enfin les modifications de la masse des glaciers de montagne et des calottes polaires (le Groenland et l’Antarctique) constituent une troisième source d’échanges d’eau avec les océans.
    • La contribution de la dilatation thermique de la mer (due au réchauffement de l’océan) a triplé au cours de la dernière décennie (~1,5 mm/an pour la période 1993-2005, soit une contribution de l’ordre de 50% à la hausse observée). La fonte des glaciers de montagne s’est aussi accélérée. Des observations récentes indiquent que leur contribution atteint 1 mm/an pour ces dernières années. [ce dernier paragraphe semble indiquer que l'article a été écrit en 2005, soit il y a 11 ans]
  • Hausse du niveau des océans : pourquoi le modèle serait à revoir sur le site Futura-sciences qui nous dit, le 27 janvier 2016:

    • En étudiant les données de satellites, des climatologues allemands ont réalisé une nouvelle estimation des causes de la hausse du niveau de la mer. Conclusion : l’augmentation directement due au réchauffement climatique est près de deux fois plus élevée que prévu, 1,4 mm par an et non de 0,7 ou 1. Le total serait de 2,7 mm/an entre 2002 et 2014, en bon accord avec d'autres études. Les disparités régionales sont très importantes.
    • l’équipe a réévalué les contributions de différents phénomènes liés au climat global qui font fluctuer le volume de l’océan mondial (voir notre dossier Les variations du niveau de la mer) :
      • L’effet stérique : quand la température de l’eau monte, sa densité diminue et le volume augmente ;
      • L’hydrologie : c’est le bilan de l’évaporation, des précipitations et de l’apport des cours d’eau ;
      • La contribution des glaciers et de la fonte des inlandsis : les couvertures glaciaires de l’Antarctique et du Groenland produisent des icebergs ;
    • Les effets régionaux : la surface de l’océan mondial est loin d’être une sphère lisse. Il y a des creux et des bosses, ce qui impose de réaliser des mesures nombreuses et de les moyenner.
      Elévation moyenne du niveau de la mer entre 1993 et 2015 basée sur les mesures réalisées par plus d'une douzaine de satellites d'altimétrie. Crédits : EU Copernicus Marine Service/CLS/CNES/LEGOS.
  • Changement climatique : inégaux face à la montée des eaux sur le site du CNES en décembre 2015:

    • Le verdict est sans appel. Le niveau moyen des océans monte de 3,3 mm par an depuis 1992. Mais la peine de certains pays est plus lourde. Les États insulaires de l'ouest du Pacifique tropical font face à une hausse 3 fois importante.
    • Depuis le lancement du satellite franco-américain Topex-Poseidon en 1992, le niveau de la mer est mesuré sans discontinuité depuis une orbite située à 1 336 km d'altitude. Tous les 10 jours, l'ensemble des océans de la planète est observée.
      Ces mesures spatiales montrent que le niveau des mers s'élève de 3,3 mm en moyenne chaque année. C'est indiscutable. Mais cette hausse est loin d'être uniforme. Certaines régions, notamment l'ouest du Pacifique tropical, sont confrontées à une élévation 3 fois plus importante. A l'inverse, le niveau de la mer est stable ou même baisse dans certaines zones, comme le long de la côte ouest des Etats-Unis.
      
      Elévation moyenne du niveau de la mer entre 1993 et 2015 basée sur les mesures réalisées par plus d'une douzaine de satellites d'altimétrie. Crédits : EU Copernicus Marine Service/CLS/CNES/LEGOS.
  • Évolution du niveau moyen des mers vu par les altimètres sur le site Aviso dépendant du CNES qui nous informe:

    • Le niveau moyen global des océans est un des indicateurs les plus importants du réchauffement climatique. Il intègre la réponse de plusieurs composantes du système climatique. Le suivi précis de l'évolution du niveau moyen des océans, grâce notamment aux satellites altimétriques, est d'une importance majeure, non seulement pour la compréhension du climat mais aussi pour les conséquences socio-économiques de son élévation.
    • Grâce aux missions altimétriques, le niveau moyen global des océans  ((Global) Mean Sea Level ou (G)MSL) est calculé de façon continue depuis Janvier 1993. Les phases de "vérification" où les satellites se suivent de très près (Jason-1--Topex/Poseidon puis Jason-2--Jason-1), permettent de raccorder ces différentes missions, en déterminant précisément le biais existant entre chacune d'elles. Les missions Saral, Envisat, ERS-1 et ERS-2 sont aussi utilisées après avoir été calées sur ces missions de référence, pour d'une part calculer le niveau moyen aux hautes latitudes (au-dessus de 66°N et S), et d'autre part pour améliorer la résolution spatiale en combinant toutes les missions entre elles. Par ailleurs, le suivi permanent de la qualité des missions (CalVal), et les études qui sont faites sur les corrections nécessaires à la donnée altimétrique améliorent régulièrement notre compréhension et notre connaissance (voir les Traitements et corrections appliqués à chaque mission pour obtenir le niveau moyen des mers de référence).
      Le niveau moyen de référence (intégrant Topex/Poséidon, Jason-1 et Jason-2, ci-contre) est calculé depuis Janvier 1993 après avoir retiré les signaux annuel et semi-annuel. Un filtrage à 2 mois est appliqué sur les points rouges, tandis qu'un filtrage à 6 mois est effectué sur la courbe bleue. En appliquant la correction de rebond post-glaciaire (-0.3 mm/an), l'élévation du niveau moyen des mers est ainsi estimée à 3.36 mm/an (pente de la courbe). L'analyse de l'incertitude de chaque correction altimétrique pour le calcul du niveau moyen ainsi que la comparaison aux marégraphes permet d'estimer l'erreur sur la pente du niveau moyen global, proche de 0.5 mm/an dans un intervalle de confiance de 90%. (Credits CLS/Cnes/Legos)
      Téléchargez les données (NetCDF ou Ascii (txt))
  • Niveau de la mer marégraphique du ministère de l'environnement, de l'énergie et de la mer, qui nous informe en avril 2013 sur plusieurs marégraphes dont celui de Brest:

    • Cet indicateur rend compte de l’évolution journalière du niveau de la mer mesurée par les marégraphes de Brest, Nouméa, Papeete et Rikitea.
    • A Brest, les premières mesures du niveau de la mer remontent à 1679.
    • Anomalies du niveau de la mer détectées par le marégraphe de Brest, France métropolitaine, entre 1952 et 2010
      L’évolution journalière du niveau de la mer au marégraphe de Brest est représentée sous la forme d’anomalies (c’est-à-dire sous forme d’écarts à un niveau moyen calculé sur toute la série chronologique). La série du marégraphe de Brest est l’une des plus longues au monde. Les premières mesures remontent à 1679. Cette station marégraphique est opérée par le Service Hydrographique et Océanographique de la Marine (SHOM). La tendance linéaire (droite en rouge sur le graphe) indique la tendance sur les cinquante huit dernières années. Malgré la très forte variabilité du signal, une tendance positive de l’élévation du niveau de la mer se dégage nettement.
    • Anomalies du niveau de la mer détectées par le marégraphe de Papeete, Polynésie Française, entre 1975 et 2010
      L’évolution journalière du niveau de la mer au marégraphe de Papeete est représentée sous la forme d’anomalies (c’est-à-dire sous forme d’écarts à un niveau moyen calculé sur toute la série chronologique). La tendance linéaire (droite en rouge sur le graphe) indique la tendance sur les trente cinq années. Cette tendance indique clairement une élévation du niveau de la mer. Cette courbe montre également des diminutions fortes suivies d’une augmentation brutale du niveau de la mer correspondant à la réponse océanique aux évènements climatiques El Niño : 1976-77, 1982-83, 1986-87, 1997-98. Ces variations sont particulièrement spectaculaires pour les deux évènements de 1982-83 et 1997-98, évènements El Niño majeurs du XXe siècle.
Bref beaucoup d'informations, certaines anciennes et qui n'ont pas été forcément mises à jour, mais un constat commun: le niveau des mers monte et n'est pas homogène régionalement; de plus il est soumis à de fortes variations saisonnières qui s'estompent quand on regarde à plus long terme.

Les cause de la montée des eaux sont parfaitement connues et le réchauffement climatique en est le responsable d'une partie importante.

Contrairement à ce qu'affirment péremptoirement les climatosceptiques, le marégraphe de Brest enregistre bien une hausse continue, qui n'est pas la même que celle qu'on peut constater ailleurs dans le monde, notamment à Papeete; c'est ce que Jean Poitou et François-Marie Bréon avaient expliqué dans leur réfutation des 22 contre-vérité de Jean-Pierre Bardinet:
  • 8.Les niveaux océaniques montent de 1,7 mm/an (d’après les mesures au marégraphe de Brest), de moins 1,6 mm/an à Marseille depuis la fin du dix-neuvième siècle et aucune accélération n’a été mesurée ces dernières années.
    Le lecteur verra là une tentative manifeste de tromperie : Pourquoi utiliser le marégraphe de Brest comme représentatif du niveau des océans mondiaux alors que le niveau de la mer se mesure très bien par satellite, que ces mesures montrent sans ambiguité une hausse de l’ordre de 3 mm par an.  La compilation des données de marégraphes réparties dans le monde indique clairement une tendance à l’accélération.
    La montée du niveau de la mer n’a rien d’uniforme : la mer n’est pas un beau lac tranquille et bien plat. Les courants jouent un rôle important dans la répartition géographique de l’élévation du niveau. Ces mesures françaises ne concernent qu’une infime part des eaux marines.

Il nous reste à attendre le prochain rapport du GIEC afin d'avoir une synthèse de tous ces travaux qui, répartis dans le temps et concernant des sujets quelquefois différents, n'aident pas à y voir clair, "to get the big picture" comme on dit au-delà des mers et océans.





mardi 22 mars 2016

Les motivations des climatosceptiques

Je me suis souvent interrogé sur ce qui pouvait bien motiver quelqu'un à nier la réalité du réchauffement climatique anthropique (RCA) en présentant des arguments au mieux niais au pire fallacieux (du style "le climat a toujours changé" ou bien "le réchauffement s'est arrêté il y a 18 ans", entre autres)

En fait il n'y a pas une seule catégorie de "climatosceptiques" dans laquelle on trouverait les mêmes motivations, la réalité est beaucoup plus compliquée: le monde climatosceptique est une véritable armée mexicaine sans réel commandement unique, mais avec de nombreux "chefs" menant leurs troupes sur différents fronts dans une grande confusion; il y a ceux qui croient qu'il n'y a pas de réchauffement, ceux qui croient que nous connaissons en fait un refroidissement, ceux qui croient que si réchauffement il y a l'homme n'en est en rien responsable, ceux qui croient que si l'homme en est responsable ce n'est pas si grave que ce que l'on nous dit, ceux qui croient que de toute façon si c'est grave l'homme dans sa grande sagesse saura toujours se sortir d'affaire, ceux qui croient etc.

Et à chaque croyance correspond une motivation, quelque fois même plusieurs motivations s'entremêlent, se complètent et se renforcent, faisant du climatosceptique un animal bien difficile à cerner et, surtout, à convaincre (j'avais d'ailleurs émis de gros doutes sur la capacité d'un climatosceptique à être convaincu)

J'arrive jusqu'à présent à trouver cinq types de motivations qui sont d'ordre:
  1. religieux
  2. idéologique
  3. économique
  4. technologique
  5. politique
Si un lecteur arrive à en trouver d'autres qu'il veuille bien me le faire savoir, je complèterais la liste.

Motivations d'ordre religieux.


C'est aux USA que l'on verra ce genre motivations de la manière la plus éclatante; ce pays est en effet particulier: c'est une démocratie, l'une des plus importantes au monde, mais cependant cette démocratie est très fortement teintée de religiosité au point que le dollar (papier et pièces de monnaie) porte la mention "In God We Trust"; et on ne compte pas les mentions à Dieu dans les discours des présidents américains ou des candidats à la présidence, qui se terminent invariablement par "God bless you" ou "God bless America".
Et l'on sait également l'importance (croissante?) du créationnisme dans ce pays.
Or qui dit créationnisme dit toute puissance de Dieu qui a tout créé et qui commande (à) tout.
Si Dieu a créé tout ce qui nous entoure et commande aux éléments, alors il est évident qu'il fait du climat sa "chose" et ce serait présomptueux de penser que l'homme, sa création et donc également sa "chose", puisse avoir la moindre influence dessus.
S'il y a des sècheresses, des tempêtes, des tremblements de terre, des tsunamis, etc. c'est uniquement à Dieu que nous le devons.
Si vous en doutez vous pouvez par exemple regarder le site creation.com dans lequel vous trouverez toutes les réponses à vos questions; extraits:
  • [...] the evidence suggests that about 6,000 years ago God created the world with large amounts of carbon dioxide in the atmosphere.
  • Some secular geoscientists are aware of the higher CO2 levels in the past [...] Creation scientists, on the other hand, have in the Bible a much better foundation for understanding these things...
Et pour comparer créationnisme et climatoscepticisme, le site scienceetfoi.com peut vous donner quelques pistes.
Pour ce qui concerne la France ces motivations religieuses sont moins prégnantes, mais il est possible qu'elles existent sous forme "zombie"...

Motivations d'ordre idéologique.


L'idéologie en question (il n'y en a qu'une à ma connaissance) est celle qui concerne le libéralisme, ou peut-être devrait-on plutôt dire, le néolibéralisme.
Les libéraux adorent et chérissent notamment Frédéric Bastiat qui avait dit:
  • N'eût-ce pas été un beau et solennel spectacle que le Pouvoir né de la révolution de Février se fût adressé ainsi aux citoyens: « Vous m'avez investi de la Force publique. Je ne l'emploierai qu'aux choses dans lesquelles l'intervention de la Force soit permise; or, il n'en est qu'une seule, c'est la Justice. (...) N'attendez de moi que deux choses: Liberté, Sécurité, — et comprenez bien que vous ne pouvez, sans les perdre toutes deux, m'en demander une troisième (dans Harmonies économiques)
Et force est de constater que les libéraux d'aujourd'hui prennent le mantra "Liberté et Sécurité, rien d'autre" à la lettre quand ils font référence au rôle que devrait d'après eux avoir l'Etat. Celui-ci ne devrait donc se mêler de rien d'autre, et surtout pas de nous dire ce qu'il convient de faire ou de ne pas faire en matière environnementale: les acteurs économiques, pour les (néo)libéraux, sont les seuls aptes à juger de ce qui est bon pour l'homme.
Dans ces conditions réglementer ou, pire, taxer afin de limiter les effets du réchauffement climatique sont des aberrations qu'il convient de combattre par tous moyens, y compris si cela doit se faire au mépris de la réalité des choses: c'est comme cela que l'on accuse les scientifiques d'être au mieux des incompétents qui ne connaissent rien à leur sujet d'étude, au pire des charlatans véreux uniquement intéressés par leurs crédits de recherche; c'est la logorrhée habituelle que l'on peut rencontrer sur un site libéral comme Contrepoints, le grand frère de Skyfall (la consanguinité de Skyfall avec le libéralisme ne fait aucun doute, de nombreux articles étant écrits en commun sur ce site ainsi que sur Contrepoints)
Sur le site philosciences.com nous pouvons notamment lire:
  • De nos jours le libéralisme a pris une forme différente que l’on peut nommer néolibéralisme. Cette doctrine prône une réduction maximale du rôle de l’État associé au développement du marché dans tous les domaines.
  • De manière frontale, la doctrine néolibérale affirme la suprématie de l’économie et du marché sur les valeurs humaines.
  • Le néolibéralisme instaure et valorise l’individualisme, la compétition entre tous et l’on méprisera l’action collective et l’autorité publique puisqu’elles servent à instaurer des règles contraires à la liberté.
Par ailleurs, si l'on procède à un tour d'horizon des organisations dites libérales, on s'aperçoit qu'elles sont toutes climatosceptiques; voici quelques exemples emblématiques:
Le libéralisme en soi n'est pas plus méprisable que le communisme ou l'anarchisme, il n'a rien à voir avec le nazisme et on peut donc le respecter. Cependant, nier la réalité et injurier les scientifiques quand ils font leur travail sous le simple prétexte que les résultats ne s'accordent pas avec l'idéologie en question, c'est non seulement de la mauvaise foi, mais cela peut aussi être considéré comme un crime potentiel qui sera éventuellement jugé par ce que l'on a l'habitude d'appeler les générations futures, c'est-à-dire notre descendance.
A la limite on peut à ce stade confondre les deux premières motivations, religieuse et idéologique, car elles procèdent des mêmes systèmes de pensée (ou de non-pensée si l'on préfère)
Non seulement le libéral n'acceptera pas qu'on lui dicte ce qu'il faut faire, mais il refusera d'accepter le fait que l'homme, c'est-à-dire lui, soit responsable de problèmes causés par son activité débridée, il refusera donc en toute logique que l'on mette en place la moindre mesure destinée à résoudre (même très partiellement) ces problèmes qu'il aura pourtant provoqués.
S'il acceptait être la cause des problèmes et que l'Etat ou quelque organisme que ce soit (le GIEC par exemple) tirent la sonnette d'alarme et donnent des directives afin d'atténuer ou supprimer ces problèmes, alors tout son monde (néo)libéral s'écroulerait dans la minute, ce qu'il ne peut admettre.
Le libéral, comme le croyant religieux, est prisonnier de son dogme et de son catéchisme, il lui est quasiment impossible de s'en défaire.

Motivations d'ordre économique.


Les motivations économiques sont très souvent liées aux précédentes, celles d'ordre libéral, mais ce n'est pas une règle absolue, car on peut trouver des climatosceptiques en environnement plus "socialiste", là où les conditions de vie des gens sont intimement liées à des facteurs de production en relation avec le charbon, le pétrole, les mines, la déforestation, etc.

Par exemple il n'est pas sûr que les mineurs qui vont se retrouver au chômage suite aux modalités d’ouverture de nouvelles mines sur les terres fédérales américaines ne se rangeront pas dans le camp des climatosceptiques même s'ils ne sont pas foncièrement libéraux et se considèrent comme des personnes exploitées (exploitées au même titre que le charbon...)

Quoiqu'il en soit, les sommes en jeu dans l'exploitation des ressources dites fossiles, à savoir le charbon, le pétrole et le gaz, ainsi que l'industrie forestière (on devrait plutôt dire déforestière...) sont tellement immenses que les acteurs aux commandes ont les moyens financiers de notamment alimenter en fonds les organismes déjà cités dans le chapitre précédent sur les motivations idéologiques (Heartland, Marshall, Cato, etc.)

Non seulement les bénéfices de ces sociétés sont importants, mais de plus elles reçoivent des sommes colossales sous formes de subventions.

Quand vous avez une poule aux œufs d'or vous faites en sorte qu'elle ponde le plus longtemps possible, et si d'aventure cette poule procurait un quelconque désagrément à vos voisins, vous trouveriez mille excuses pour réfuter les accusations dont elle serait l'objet. De la même manière les industriels "fossiles" ne se privent pas de minimiser, voire de nier carrément les effets du réchauffement climatique provoqué en très grande partie par leur activité; avouer qu'ils sont responsables serait en quelque sorte scier la branche sur laquelle ils se sont assis.

Ainsi Exxon savait dès 1981 que le changement climatique est une réalité:
  • Un courrier échangé entre l'université d'État de l'Ohio et un ex-expert d'ExxonMobil, Lenny Bernstein, montre que la firme était consciente du changement climatique dès 1981, sept ans avant que cela ne devienne un débat public...
  • Par la suite, la firme a pourtant financé une campagne climatosceptique pendant près trente ans, et dépensé plus de 30 millions de dollars pour nier l’existence d’un tel changement.
  • ExxonMobil Corporation, la première compagnie pétrolière mondiale, a financé en 2008 des recherches remettant en cause le réchauffement climatique.
  • Jusqu’à sa déclaration mercredi 8 juillet [2015], selon laquelle elle reconnaissait ce danger et cessait de financer des lobbies.
  • Ce changement de position intervient quelques mois après les révélations de financement de l'un des principaux experts climatosceptiques, Wei-Hock «Willie» Soon, par Exxon notamment, sans que celui-ci ait été déclaré dans ses papiers scientifiques.
En la matière on peut facilement utiliser l'adage "follow the money" afin de savoir à qui profite le crime: celui qui nie le réchauffement d'origine anthropique fait très probablement partie des responsables de ce réchauffement et en tire un certain bénéfice qu'il n'a pas intérêt à voir disparaître.

Motivations d'ordre technologique.


 Un mantra de certains climatosceptiques est que l'homme pourra (saura) toujours trouver des solutions aux problèmes qu'il rencontre; il en a toujours été ainsi, du moins croient-ils, donc pourquoi cela changerait-il?
Une première objection pourrait être celle-ci: dans le passé les progrès scientifiques ont été extrêmement lents et n'ont eu que peu d'impact sur la vie des gens; ce n'est que depuis l'avènement de la révolution industrielle que le progrès scientifique se fait vraiment sentir à l'échelle d'une vie humaine.
On parle donc du milieu du 19ème siècle, soit il y a à peine un siècle et demi.
Et c'est justement depuis cette période que le climat semble s'être emballé...
Par conséquent on n'a pas véritablement beaucoup de recul pour savoir si l'homme est réellement capable de réparer ses erreurs technologiques (on a vu avec plusieurs accidents de centrales nucléaire ce qu'il en était...)
Tout cela n'empêche pas certains climatosceptiques qui croient dur comme fer au génie humain d'être persuadés que nous arriverons à contrer les effets néfastes du réchauffement climatiques (à condition, diront-ils, qu'il y ait des effets néfastes!)
Parmi les partisans de la géo-ingénierie on trouve donc à la fois des scientifiques "sérieux" et des climatosceptiques qui se proposent de réparer la terre comme on répare une voiture défectueuse:
  •  la technologie de demain est censée résoudre les désordres engendrés par la technologie d'hier.

Ainsi un climatosceptique notoire comme Bjorn Lomborg peut-il proposer des solutions de géo-ingénierie dont vous trouverez une critique sur RealClimate:
  • Bjorn Lomborg’s Climate Consensus Center just released an un-refereed report on geoengineering
  •  In this report [...] they simply omit the costs of many of the potential negative aspects of producing a stratospheric cloud to block out sunlight or cloud brightening, and come to the conclusion that these strategies have a 25-5000 to 1 benefit/cost ratio.
  • That the second author works for the American Enterprise Institute, a lobbying group that has been a leading global warming denier, is not surprising, except that now they are in favor of a solution to a problem they have claimed for years does not exist.
Avant de réparer quelque chose, la moindre des choses est d'essayer de ne pas la casser, donc de faire de la prévention; mais pour faire de la prévention il faut une volonté supra-individus, ce qui peut gêner les intérêts de certains (voir plus haut)

Par ailleurs on constate qu'une grande partie des climatosceptiques militants est constituée d'ingénieurs ou de scientifiques "vieille école", nourris dans les années après-guerre par le mythe du progrès technologique et notablement du nucléaire comme source importante d'énergie et de production d'électricité. C'est notamment ce que nous confirme cet article sur francetvinfo se basant sur une étude du Commissariat général au développement durable:
  • Plus d'un tiers des Français sont climato-sceptiques. Et moins ils croient au réchauffement climatique, plus ils ont tendance à soutenir le nucléaire.
  • "Les partisans du nucléaire se recrutent surtout chez les climato-sceptiques", relève l'étude.
  • Parmi ceux qui estiment que le réchauffement n'est pas prouvé, 58% attribuent plutôt des avantages au nucléaire.
Il suffit d'ailleurs de consulter les commentaires d'articles publiés en ligne sur le sujet du réchauffement climatique pour s'apercevoir qu'une partie significative des intervenants ont bien des qualifications scientifiques, mais sans pour autant être spécialisés en climatologie (c'est-à-dire dans une discipline liée au climat comme la glaciologie, l'océanographie, la dendrologie, etc.), bref qui parlent du sujet en "experts" autoproclamés sans en avoir la moindre compétence.

Dans Comment reconnaître un climatosceptique, en sept contrevérités Sophie Chapelle nous dit:
  • Les « opinions » des climatosceptiques n’y sont pas entendues ? « Pour produire sa synthèse, le Giec ne prend comme données de base que les travaux qui sont publiés dans les revues scientifiques. Or, la plupart des travaux des climatosceptiques qui contestent l’existence du réchauffement climatique n’arrivent jamais à publication parce qu’ils ne sont pas sérieux », explique Antonin Pottier, qui a travaillé sur la rhétorique du discours climatosceptique.
C'est pour cela que l'on rencontre quantités d'ouvrages ou d'articles climatosceptiques écrits par des personnes ayant un certain bagage scientifique, mais n'ayant jamais rien publié dans des revues à comité de lecture, les seules valables aux yeux de la communauté scientifique.

Les climatosceptiques ont aussi pour dada de dénigrer systématiquement tout ce qui concerne les énergies dites renouvelables, ce que l'on appelle la transition énergétique:
  • Le sérieux et l’impartialité du Giec remis en cause, ce sont les politiques climatiques et de transition énergétique qui n’ont plus lieu d’être.
Pour ces climatosceptiques "scientifiques" il n'existerait donc que le nucléaire pour produire l'électricité dont nous avons (aurons) besoin, le vent, l'eau, le soleil, les profondeurs de la terre n'ont pas leur place dans le mix énergétique, ou si peu.

Ce n'est pourtant pas l'avis de l'ADEME sur la question:
  • plusieurs mix électriques sont techniquement possibles pour satisfaire la demande chaque heure de l'année [en 2030-2050] avec 80 ou 100% de renouvelables;
  • le coût des technologies doit continuer à baisser, surtout pour les technologies les moins matures, afin de permettre un mix équilibré entre les différentes filières de production d'électricité. Cette baisse de coût peut s'envisager grâce au progrès technologique, mais également via la mise en place de conditions de financement appropriées pour les énergies renouvelables.

Motivations d'ordre politique.


Dans le monde, comme cela a toujours été le cas dans l'histoire, c'est la politique qui a le dernier mot et qui en fait décide de tout, en prenant en compte le fait que le politique est souvent fortement dépendant
  • de la religion
  • de l'idéologie
  • de l'économie
  • et dans une faible mesure si on la compare aux trois précédentes, de la technologie.
C'est pour cela que je termine naturellement par les motivations politiques des climatosceptiques, puisqu'elles découlent de tout ce qui précède.
En effet, un homme (au sens générique) politique doit tenir compte de deux facteurs dans notre monde contemporain:
  1. l'électeur à qui il a affaire et qu'il devra convaincre de voter pour lui
  2. ses sources de financement
Cela ne s'applique évidemment pas aux dictatures (qu'elles soient évidentes ou masquées) mais seulement à nos démocraties, et notamment aux USA où les climatosceptiques sont légion par rapport au reste du monde moderne.
Que constate-t-on?
D'après le site novethic:
  • Les climato-sceptiques ne désarment pas : au Congrès à Washington, dans certaines administrations en Floride, ou encore dans les musées d'histoire naturelle, ils tentent d'imposer leur vision du monde au sein de l’administration américaine. Et ce avec le soutien financier des lobbys du pétrole, du gaz et du charbon.
  • Quand on lui demande si le changement climatique existe, le gouverneur républicain de Floride Rick Scott se garde toujours de répondre "non". Il préfère expliquer qu'il n'a pas d'avis arrêté parce qu'il n'est pas un scientifique.
  • dans l'édition 2009-2010 du rapport annuel sur les océans et les côtes de Floride, l'expression "changement climatique était mentionnée à 15 reprises. Dans l'édition 2014-2015, elle n'est plus mentionnée une seule fois. Entre les deux ? L'élection de Rick Scott.
  • Selon le think-tank progressiste Center for American Progress, au Congrès, 53% des représentants et 70% des sénateurs républicains sont ouvertement climato-sceptiques.
  • pour Greenpeace, les responsables sont connus : "Depuis 20 ans, en donnant massivement pour les campagnes électorales, l'industrie du gaz, du charbon et du pétrole pollue tout. Exactement comme l'industrie du tabac, au siècle dernier, a réussi à faire croire que fumer n'était pas mauvais pour la santé !", assène Connor Gibson.
  • Barack Obama, inquiet de l'image que cela peut donner des États-Unis, a lui-même pointé du doigt ces lobbys : "Vous avez des élus qui sont des complices des pétroliers ou des géants des industries fossiles et il y a beaucoup d'argent en jeu", n'a pas hésité à lancer le président américain dans une interview récente.
Par ailleurs on apprend avec le site bastamag (article de novembre 2012):
  • Aux États-Unis, le financement des campagnes électorales, que ce soit pour entrer à la Maison Blanche ou au Congrès, ne souffrent de quasiment aucune restriction, ni véritable obligation de transparence.
  • les dirigeants de sociétés cotées en bourse peuvent ainsi financer les campagnes, sans limites, via des comités d’action politique, appelés « Super PACs » (Lire notre article).
  • De grandes entreprises françaises participent à cet afflux massif de dollars. Leur objectif premier : empêcher toute mesure significative de lutte contre le changement climatique, et toute régulation environnementale en général. Leurs financements favorisent également la frange des républicains la plus réactionnaire.
  • Avec des donations déclarées de 728 000 dollars, au 1er octobre 2012, auprès de candidats au Sénat et au Congrès, les entreprises françaises se placent au quatrième rang des firmes étrangères qui interviennent financièrement dans les élections.
  • Ces versements profitent d’abord au camp républicain : le groupe pharmaceutique Sanofi, EADS (aéronautique et défense), Areva (nucléaire), Lafarge (BTP), GDF-Suez (énergie) et le groupe Louis-Dreyfus (négoce de matières premières) ont chacun versé entre 55 000 et 192 500 dollars à des candidats, en majorité républicains, via les « Super PACs » que ces entreprises ont créés [1].
  • Parmi les politiciens les plus prisés des entreprises françaises, on trouve par exemple John Shimkus, membre du Congrès pour l’Illinois. Il avait défrayé la chronique en 2009 en déclarant ne pas craindre la montée du niveau des océans parce que Dieu a promis à Noé que l’humanité ne serait plus jamais menacée par un déluge, selon la Bible...
Comme on le voit les financements "climatosceptiques" profitent essentiellement aux républicains, ce qui n'étonnera que les naïfs quand on se penche quelque peu sur les trois principaux protagonistes actuels:
    • Par ses positions, Cruz offre le jackpot conservateur : anti-avortement, ultra-climatosceptique, à droite du Likoud sur tout ce qui concerne Israël, anti-immigration à l'excès, favorable à l'accroissement des dépenses militaires, etc...
    • en mai 2014, Marco Rubio expliquait que pour lui, les lois visant à limiter les émissions de CO2 “n’auront aucun effet” sur le climat mais contribueront à “détruire l’économie américaine”.
    • "Je ne crois pas au changement climatique. (…) C’est juste la météo". Interrogé sur CNN jeudi 24 septembre, à la suite des appels du pape François depuis Washington à agir sur le climat, Donald Trump, chouchou des sondages des primaires républicaines pour l’élection présidentielle de 2016, a lancé une nouvelle bombe contre le consensus scientifique autour du dérèglement climatique qu’il qualifie de "canular".
Il faut quand même avoir conscience de l'importance du financement "climatosceptique", ce que nous révèle Stéphane Foucart dans l'article Les climatosceptiques qui valaient des milliards, basé sur une étude de Robert J. Brulle, Institutionalizing delay: foundation funding and the creation of U.S. climate change counter-movement organizations:
  • Outre-Atlantique, entretenir le doute sur la réalité du réchauffement anthropique peut être une activité lucrative. Elle fait vivre une centaine d'organisations de toutes sortes, qui parviennent à lever près d'un milliard de dollars chaque année.
  • Robert Brulle a d'abord identifié quatre-vingt-onze organisations qui portent dans les médias ou sur le Net un discours climatosceptique ou systématiquement opposé à toute action politique pour contrer le réchauffement.
  • Le sociologue américain montre que, depuis 2008, les dons se font de moins en moins de manière directe. « De 2003 à 2007, les Fondations Koch ou la Fondation ExxonMobil étaient lourdement impliquées dans le financement des organisations du contre-mouvement sur le changement climatique, écrit M. Brulle. Mais depuis 2008, elles ne font plus de contributions publiques. »
  • De manière concomitante, note-t-il, le Donors Trust (qui collecte les dons de fondations philanthropiques pour les redistribuer de manière opaque) prend une place centrale dans le dispositif.
  • Les trois quarts environ des sommes perçues par la galaxie climatosceptique américaine sont désormais intraçables.
Et quand un candidat est financé par "quelqu'un", que croyez-vous qu'il se passe, que ce soit aux USA, en France ou ailleurs?

Quant aux électeurs chargés de déposer leur bulletin dans l'urne, on apprend avec Envoyé spécial:
  • Plus d'un Américain sur deux ne croit pas que le changement climatique soit dû à l'action humaine. Ils sont parfois croyants, souvent républicains ou travaillant dans le secteur des énergies fossiles. Ils peuvent même être les trois en même temps. Portrait de l'Amérique climatosceptique.
  • Ces Américains qui ne croient pas au réchauffement climatique (plus d'un sur deux selon les enquêtes) sont parfois très croyants : penser que le changement climatique soit dû à l'action de l'homme, c'est presque un péché d'orgueil, car "Dieu contrôle le climat".
  • Et ils sont souvent des électeurs du parti républicain, farouchement opposés à toute idée de régulation des émissions de gaz à effet de serre.
La boucle est bouclée:
  • religion => idéologie => économie => technologie => politique => religion => etc.

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Pour aller plus loin sur le sujet: