dimanche 19 février 2017

Décrépitude ici, détrumpitude là-bas...

Nous vivons vraiment une époque mémorable, mémorable dans le sens où non seulement elle semble être quelque chose de nouveau de mémoire d'homme (et accessoirement de femme) mais aussi parce qu'il faudra justement la garder en mémoire pour s'en souvenir plus tard au cas où les choses reviendraient « à la normale », ce qui n'est pas impossible tellement nous avons l'impression d'être complètement en dehors des clous !

Je ne sais pas trop ce qu'il en est dans la majorité des pays de la planète et s'ils expérimentent également ce sentiment de « nouveauté » bizarroïde, mais je vois au moins trois pays qui actuellement se trouvent dans une sorte de monde parallèle, à savoir la France bien sûr, les États-Unis bien évidemment, et la Grande Bretagne dans une moindre mesure avec son Brexit qui a été approuvé par une majorité de britanniques à l'insu de leur plein gré.

Pour la France c'est la décomposition politique qui est en œuvre dans toute sa splendeur, tant à droite qu'à gauche ou même au centre qu'on n'arrive plus trop à situer.

Dans mes dernières prévisions je donnais Macron gagnant contre Le Pen, par 70-30, mais ça c'était avant comme il est maintenant coutume de dire si l'on veut avoir l'air branché.

Comme chaque jour ou presque nous apporte son lot de nouvelles informations ou de nouveaux rebondissements, rien ne dit que l'on ne nous sortira pas quelque chose sur Macron du temps où il était banquier (ils en font des choses ces gens-là...), sachant qu'il est blindé côté purement politique puisqu'il n'en a jamais fait auparavant !

Les derniers sondages donnent ce qui suit pour le premier tour :
  1. Le Pen : 26%
  2. Macron  : 19,5%
  3. Fillon : 18,50%
  4. Hamon : 14%
  5. Mélenchon : 11%
  6. Bayrou : 5%
On voit bien que c'est très serré, Le Pen se maintient en ayant tendance à progresser légèrement, Fillon a dégringolé de ses 30% et quelques, mais se maintient plutôt bien et pourrait même remonter malgré (ou grâce à...?) ses casseroles, Macron semble faire du sur-place après son envolée de fin d'année, Hamon ne convainc pas et se casse doucement la figure, et Mélenchon stagne sans espoir de passer la qualification.

On peut d'ailleurs se poser des questions concernant la gauche et le duel Hamon-Mélenchon, ont-ils intérêt à s'« entendre » ? En ont-ils la volonté ? Et en ont-ils la possibilité ?
  • Sur le papier ils ont plutôt intérêt, car 11 + 14 = 25 et ils sont au niveau de Le Pen, mais ça c'est sur le papier ;
  • Apparemment aucun des deux ne donne de signe de vouloir cette union ;
  • A supposer qu'ils s'entendent, est-ce que leur électorat suivrait ? 11+14 peut tout aussi bien faire 20, c'est-à-dire quasiment le score attendu de Macron ou de Fillon (en supposant que ce dernier remonte un peu, ce qui n'est pas impossible)
L'un des deux sortirait grandi s'il se désistait au profit de l'autre, mais ont-ils envie de se grandir...?

Quant à Bayrou il n'a toujours pas dit s'il se présentait, donc ses 5% putatifs sont à allouer soit à Macron, soit à Fillon, soit à l'abstention, bref on n'en sait rien.

Pour le deuxième tour d'après les mêmes sondages qui nous ont habitués à ne jamais se tromper on aurait à peu près ceci, sachant que Le Pen est toujours présente grâce à (ou à cause de...?) ses plus de 25% :
  1. Macron : 62%
  2. Le Pen  : 38%
  1.  Fillon : 57%
  2. Le Pen : 43%
Ah non, en fait il existe une option alternative pour ceux qui auraient fumé la moquette...
  1. Macron : 58%
  2. Fillon : 42%
Finalement ma prévision de fin janvier n'était pas si délirante :
  1. Macron : 70%
  2. Le Pen : 30%
Je persiste à penser que l'on sur-estime le poids des sympathisants FN et que l'on sous-estime la capacité des électeurs de se mobiliser « contre » Le Pen, je vois dans ma boule de cristal (celle que Benoit Rittaud m'a prêtée, donc sans garantie de fiabilité...) une resucée de 2002 avec de nombreux idiots utiles qui iront se sacrifier pour éviter la peste brune.


Si l'on traverse l'Atlantique on peut considérer que nous avons une vision grandeur nature avec quelques mois d'avance sur ce que pourrait être notre situation si Le Pen l'emportait chez nous !

Nous avons en effet un président qui applique, ou du moins qui tente d'appliquer toutes ses promesses de campagne, et qui se heurte au dur mur des réalités ; soit il se rend compte que ce n'est pas faisable en pratique et il rétro-pédale, soit il voit ses décisions annulées par des « petits juges » pour cause d’inconstitutionnalité.

Par la même occasion il ne manque pas de dénigrer Presse et Justice, les deux contre-pouvoirs existant dans toute démocratie digne de ce nom ; quand un dirigeant commence à s'attaquer à la fois à la Presse et à la Justice ce n'est jamais bon signe, on peut même dire que c'est le plus sûr chemin vers la dictature ou, du moins, vers la démocrature,  ce néologisme qui désigne par un mot-valise un régime qui se pare des atours de la démocratie mais est en réalité une dictature ; nous en avons des exemples assez parlants avec la Turquie ou la Russie, entre autres (la Syrie par exemple)

Nous assistons par conséquent outre-Atlantique à une descente vers les bas-fonds de la politique qui va durer au moins quatre ans, après quoi les Américains diront à Trump « dégage ! », en anglais « you are fired ! »

Pendant ce temps les dégâts auront pu être considérables sur tous les niveaux et devront être réparés par toutes les bonnes volontés, mais y en aura-t-il encore, des bonnes volontés...?


Quant aux British et à leur Brexit qui n'en finit pas de se déclarer (une annonce a été faite mais il y a loin de la coupe aux lèvres) ils vont vivre une paire d'années le cul entre deux chaises, toujours adhérents de l'Union Européenne mais « en partance sur le quai en attendant les formalités de sortie du territoire », et ça va leur sembler long...




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