samedi 26 août 2017

Harvey, ce n'est qu'un début...

Au moment où un terrible ouragan frappe les côtes du Texas il n'est pas interdit de se poser quelques questions.

http://edition.cnn.com/interactive/storm-tracker/

Signalons d'abord que cet ouragan s'appelle Harvey, un nom prédestiné pour le Texas...

Mais il ne s'agit là que d'un clin d'œil de l'Histoire tout à fait occasionnel et non prémédité, par contre les effets de cet Harvey là seront semble-t-il tout aussi catastrophiques pour de nombreux Texans que ne le furent au début des années 60 ceux d'un autre Harvey dont on n'est même pas sûr qu'il ait fait la moindre victime (en tout cas on en est moins sûr que pour ce qui concerne l'homme ayant marché sur la Lune)

Il y a beaucoup d'informations sur cet ouragan, par exemple celle-ci, tirée du site zonebourse :
  • "D'aussi loin que je me souvienne, je ne pense pas qu'il y ait eu quelque chose de ce genre" auparavant, a commenté pour l'AFP Brian McNoldy, chercheur sur les ouragans à l'université de Miami.
  • "Je ne me souviens pas d'un ouragan majeur qui fait du surplace et reste coincé, c'est une combinaison qui est très inquiétante", explique-t-il.
  • "Nous pouvons dire à ce stade qu'il va s'agir d'un désastre majeur", a averti dès vendredi le gouverneur du Texas, Greg Abbott.
Le Monde nous dit qu'Harvey est le « pire ouragan depuis Katrina », qui avait déjà dévasté comme on le sait la Nouvelle-Orléans en 2005.

Bon, il est encore un peu tôt pour tirer des conclusions définitives, on verra dans quelques jours quel sera le bilan réel, et dans quelques semaines ou quelques mois nous aurons les comptes rendus des compagnies d'assurance pour nous éclairer sur l'ampleur des dégâts, et nous pourrons alors comparer avec Katrina, et les autres.

Mais on peut quand même s'inquiéter un tout petit peu après avoir lu l'étude parue fin juin de cette année dans la revue Science, dont le titre, Estimating economic damage from climate change in the United States (Estimation des dommages économiques causés par les changements climatiques aux États-Unis), donne un avant-gout de ce que l'on va y apprendre.

Comme je ne suis pas abonné j'en suis réduit à lire l'article du Guardian intitulé New study finds that climate change costs will hit Trump country hardest (Une nouvelle étude constate que les coûts du changement climatique frapperont plus durement le pays de Trump) duquel je ne tirerai que cette carte des Etats-Unis :


Local economic costs/benefits from climate change under business as usual scenario by the years 2080–2099. Illustration: Hsiang et al. (2017), Science.

Je ne suis pas particulièrement doué en géographie des Etats-Unis, mais il ne me semble pas me tromper en affirmant que le Texas est l'un des Etats où l'on rencontre le plus de points oranges foncés, avec tous les Etats de la côte sud jusqu'à la Floride incluse ; comme par hasard (ou par magie) ce sont des Etats qui sont régulièrement touchés par des ouragans...

Voyons un peu de physique pour les nuls, c'est-à-dire pour moi qui n'y connais pas grand chose : avec le réchauffement climatique la température de l'air augmente, ainsi d'ailleurs que celle des océans ; il y a donc davantage d'humidité dans l'air, par exemple, au hasard, dans le golfe du Mexique qui reçoit les dépressions en provenance de l'Atlantique ; davantage d'humidité c'est davantage d'instabilité atmosphérique et donc davantage de risques de voir se développer des ouragans, et quand ceux-ci se forment davantage de risques qu'ils soient plus puissants parce que davantage chargés en eau (tous ces davantage m'ont été inspirés par Bobby Lapointe

Je suis conforté dans cette impression en lisant l'article Comment et où se forment les ouragans avec ce très pédagogique schéma :


Figure 1 - Cette illustration montre la formation des ouragans sur la mer. Les
descriptions ci-dessous donnent une explication complète. Photo: Environnement Canada © 2009

Et nous avons également une vue d'ensemble, et pas seulement des Etats-Unis, pour nous dire où nous devons attendre les prochaines catastrophes :


Figure 2 – Cyclones tropicaux – Image des noms et des saisons. Photo: Environnement Canada © 2009

Par conséquent les Indiens, les Japonais, les Philippins, pour ne prendre que quelques exemples, devraient être inquiets et se préoccuper de leur avenir.

Ah, on me dit dans l'oreillette qu'ils sont effectivement conscients du problème, au temps pour moi !

La carte des USA ci-dessus a été publiée fin juin, je pense que c'est donc muni de cette information que l'ouragan Harvey a décidé de frapper de préférence le Texas en hommage à qui vous savez.

Evidemment vous avez le droit de ne pas être d'accord avec mon hypothèse.



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