lundi 6 novembre 2017

Climato-surréalisme

  • A partir du moment ou on comprend qu il ne s agit pas d un phenomene scientifique, economique ou politique mais de l emergence d une religion au sens litteral du terme avec ses dogmes, ses mythes, ses saints et ses pretres alors tout s eclaire ..
    Un clergé se met en place et des liens se mettent en place avec les pouvoirs et contre pouvoirs existants ….
L'auteur de ces lignes se reconnaitra, il fréquente régulièrement mon blog et se permet ce genre de divagations sur un site dont je ne donnerai pas la source de manière à lui éviter davantage le ridicule ; cependant s'il souhaite se dénoncer qu'il le fasse donc, dans les commentaires, mais je lui conseillerais de faire profil bas, car même si le ridicule ne tue pas, à ce qu'on dit, trop s'exposer à lui n'est pas franchement malin, l'Internet a de la mémoire et tout ce qui s'y lit est appelé à rester public pendant un "certain" temps.

Mais il y a mieux que de comparer la climatologie à une religion avec « ses dogmes, ses mythes, ses saints et ses prêtres », il y a ceci qu'on peut lire dans un mémorable Entretien avec István Markó où l'on voit un présumé journaliste faire les questions et en même temps donner les réponses pour ne demander à son interlocuteur que de simples confirmations :
  • Grégoire Canlorbe : L’activisme climatique passe pour le cheval de Troie du Marxisme, une manière pour ses adeptes d’avancer masqués, dans la sempiternelle guerre sainte que le Marxisme réclame en vue d’établir le totalitarisme communiste. Pourtant, ce fut bien Margaret Thatcher, égérie du libéralisme conservateur, qui donna le coup d’envoi au GIEC. Comment vous l’expliquez-vous ?
Et bien sûr la réponse de l'intéressé qui fuse :
  • István Markó : Plus précisément, Margaret Thatcher, quoique chimiste de formation et donc consciente du caractère mensonger d’une telle allégation, a été la première à avancer l’excuse du problème climatique posé par le CO2 pour parvenir à ses fins politiques. [...]
On s'y perd un peu, la climatologie est-elle une nouvelle religion, ou un stratagème marxiste de l'ex-URSS, ou encore une dérive du libéralisme issu de l'ère Thatcher ?

Il est d'ailleurs comique de voir la science climatique positionnée dans les camps religieux et libéral dans lesquels le climatoscepticisme se vautre ostensiblement, mais il est aussi cocasse de la voir située en même temps derrière le rideau de fer, comme si Lénine, Mao ou Castro, on ne sait pas trop qui en fait, avaient imaginé que faire croire au monde que les températures montaient dangereusement était le meilleur moyen de mieux l'asservir.

Alors que penser de l'article paru dans RealClimate et intitulé El Niño and the record years 1998 and 2016 (El Niño et les années record 1998 et 2016) ?

Nous y voyons tout d'abord une courbe des anomalies de températures depuis 1880 avec une estimation plaçant 2017 en 2ème ou 3ème position parmi les années les plus chaudes :


Gavin Schmidt : With update thru September, ~80% chance of 2017 being 2nd warmest yr in the GISTEMP analysis (~20% for 3rd warmest).

Gavin Schmidt, au passage, montre à un de ses commentateurs "sceptiques" le graphique suivant :


Evolution des températures depuis plus de 20000 ans et projection jusqu'en 2100.

Mais revenons à l'article de RealClimate qui évoque spécifiquement les deux Niños de 1998 et 2016, avec ce graphique qui les distingue :


Fig. 1 GISTEMP global temperature data, in 12-months running average (anomalies relative to the first 30 years). The data are available monthly and averaging over 12 months removes a considerable amount of month-to-month ‘noise’. Showing only calendar-year averages would lose some information – e.g. it would only fully show peaks in temperature if by chance the maxima aligned with the calendar year.

Plus intéressant encore, celui-ci qui zoome sur les deux phénomènes :

Fig. 2 The two El Niño peaks in global temperature from Fig. 1, zoomed in and overlayed by shifting the 2016 peak back in time by 14 years and down by 0.4 °C. The darker red curve is the 2016 peak, as in Fig. 1.

Comme il est dit dans la légende, le Niño de 2016 a été superposé sur celui de 1998 et a donc été "bougé" de 18 années vers la gauche et de 0,4°C vers le bas ; on peut ainsi remarquer leur similitude, avec néanmoins une différence notable, c'est que celui de 2016 tarde à se refroidir, contrairement à celui de 1998 qui avait franchement piqué du nez...

Stefan Rahmstorf, l'auteur de l'article, ne tire pas de conclusion hâtive et se garde bien d'en déduire qu'il y aurait accélération du réchauffement climatique, car les périodes en question sont trop courtes pour tirer des conclusions sur le long-terme, cependant il nous oblige à constater qu'il n'y a de toute évidence pas de signe que le réchauffement se ralentisse en regardant ces courbes, contrairement à ce que l'on peut lire dans la presse climatosceptique chez les usual suspects (le réchauffement serait en pause depuis 20 ans)

Alors je me pose quelques questions que l'auteur du commentaire mentionné en tête de ce billet devrait se poser s'il était moins conditionné par son idéologie et ses croyances qu'il projette volontiers sur les autres.

D'abord, les courbes ci-dessus sont soit justes soit fausses, il n'y a guère de place pour un "juste milieu", elles ne peuvent être justes à 50% et fausses à 50% (ou avec n'importe quelle autre proportion) ; si elles sont justes, alors cela veut dire qu'il faut vraiment s'inquiéter (contrairement à Benoit Rittaud et François Gervais qui nous font benoitement et franchement l'éloge du CO2 sur Temporium radio) car si l'on fait un calcul bête et méchant 0,4°C sur 18 ans cela nous donne 2,22°C sur un siècle, donc plus de 3°C entre 1880 et 2100, et cela sans compter avec une fort possible accélération due à de vilaines rétroactions positives ; par contre si elles sont fausses alors d'autres questions émergent immédiatement.

Si elles sont fausses il y a là-aussi une alternative avec essentiellement deux choix possibles sans autres possibilités autrement que marginales : soit les climatologues sont sincères, et alors ce sont des crétins incompétents qui ne savent pas calculer ni estimer correctement et nous induisent en erreur avec leurs catastrophiques prédictions ;  soit ces mêmes climatologues sont parfaitement compétents mais nous mentent en trafiquant leurs données et en manipulant les résultats afin de nous faire prendre des vessies pour des lanternes ; il est possible et même probable qu'il y ait également des climatologues à la fois incompétents et mensongers, mais à mon avis il s'agit d'une petite minorité non significative, car on ne trouvera pas beaucoup de scientifiques capables de salir leur nom pour la postérité en falsifiant leurs travaux, et quand ils le font ils se font démasquer tôt ou tard, ils le savent tous à moins d'être totalement inconscients en pensant que personne ne se rendra compte de leurs turpitudes.

Cela m'amène donc à me demander, dans l'hypothèse où les climatologues seraient des tricheurs, pourquoi prendraient-ils donc le risque de tromper le monde en produisant des travaux qui montreraient des courbes falsifiées ?

A ceci s'ajoute le fait qu'il faudrait une conspiration internationale des scientifiques afin de montrer partout sur la planète des résultats quasi identiques, car tous les organismes donnent des hausses de températures du même ordre :

Figure 2 Trends in global temperature according to changepoint analysis. Included data sets are NASA GIStemp, NOAA, HadCRUT4, Cowtan and Way, and Berkeley Earth. Source iopscience

Cela fait beaucoup de monde qui soit est incompétent, soit nous trompe sans vergogne...

Mais encore une fois si l'on nous trompe, pourquoi ?

En fait il faut se poser deux questions :
  1. Pour quelle raison nous faire croire que les températures augmentent dangereusement ?
  2. Qui financerait tous ces scientifiques fraudeurs ?
Pour la première question je n'ai aucune réponse valable, puisque à part l'argent je ne vois pas ce qui motiverait un scientifique pour truquer ses recherches et faire croire quelque chose qui n'existe pas ; et de l'argent il en faudrait beaucoup pour corrompre autant de scientifiques...

Mais si on se focalise sur la deuxième question, liée donc à l'argent qui servirait à acheter les chercheurs pour leur faire dire n'importe quoi, on peut quand même s'étonner du comique de la situation et éclater au final d'un grand éclat de rire.

Car qui serait susceptible de financer les Jouzel, Mann, Rahmstorf, Schmidt ou Emanuel, entre autres (je ne vais pas tous les citer) ?

Les écolos ?

Quand on voit le score des écolos un peu partout dans le monde, l'idée qu'ils puissent avoir le moindre impact, idéologique ou financier, nous arrache un sourire narquois.

Certaines organisations non gouvernementales comme Greenpeace ?

Pour information, le budget annuel de Greenpeace pour 2016 était de 342 millions d'euros.

Comparons ce budget avec le chiffre d'affaires et le bénéfice de certains grands groupes dédiés aux "fossiles" :
  • Exxon Mobil : en 2016, CA de 205 milliards (pas millions...) de dollars et bénéfice de 7,8 milliards (pas millions...) de dollars ;
  • British Petroleum : en 2015 CA de 226 milliards de dollars et perte de 6,5 milliards de dollars (mais en 2009 les bénéfices étaient de 16,6 milliards de dollars) ;
  • Shell : en 2016 CA de 240,2 milliards de dollars et bénéfice de 4,6 milliards de dollars ;
  • Total : en 2015 CA de 143,4 milliards de dollars et bénéfice de 5 milliards de dollars.
Ce ne sont que quelques exemples, pris dans le classement des 25 plus grands groupes mondiaux, sachant que leurs dépenses de lobbying et leurs cotisations à divers organismes destinés à les défendre sont incluses dans leurs charges d'exploitation, donc que les bénéfices mentionnés sont nets et en grande partie distribuables à leurs actionnaires.

L'important ici n'est pas de donner avec précision les résultats financiers de chacun de ces groupes, on pourrait en faire l'historique et on en arriverait toujours à la même conclusion, à savoir que les montants en jeu du côté des industriels des "fossiles" sont immensément plus grands que les maigres ressources dont disposerait n'importe quelle ONG pour financer une armée de scientifiques afin que ceux-ci, comme un seul homme (pas d'écriture inclusive sur mon blog...), produisent les résultats qu'on leur demanderait de produire.

Je ne suis personnellement au courant que d'un seul cas de financement avéré d'un scientifique qui avait été mandaté par ses mécènes afin de conclure dans le sens qui leur plaisait, il s'agit de Willie Soon ; circonstance aggravante, celui-ci avait "omis" de mentionner ses conflits d'intérêts.

Mais d'autres "marchands de doutes" sont notoirement financés pour désinformer le public, tels Anthony Watts, Fred Singer ou encore Christopher Monckton ou Marc Morano.

Par contre je n'ai pas connaissance que des climatologues acceptant les conclusions du GIEC (normal, puisqu'ils en sont à l'origine !) soient financés par des ONG telles que Greenpeace, ou par des partis politiques d'obédience écologique (ou écologiste) ou communiste ; et encore moins libérale...

Quant à supposer que le Vatican financerait le GIEC... C'est vrai qu'il en aurait les moyens, et c'est peut-être ce que croit (du verbe croire, pas penser) notre commentateur éclairé mentionné au début.



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