dimanche 26 novembre 2017

Le singe, l'homme et l'animal

Il y a de cela quelques mois, c'était en mai dernier, un de mes lecteurs avec qui je m'entendais plutôt bien sur le sujet du réchauffement climatique a claqué la porte de mon blog parce qu'il voulait à tout prix que je le considère comme un singe, alors que j'essayais de lui expliquer qu'il n'en était pas un !

Cela avait commencé avec le billet L'Homme et (est?) l'animal datant d'avril 2016,  puis cela avait continué avec L'homme, ce sacré animal ! du 23 mai 2017, pour finir en apothéose le 27 mai avec L'homme et (est ?) le singe !

Notre relation épistolaire avec le dénommé Robert s'était terminée par un de ses commentaires dans lequel il disait en substance :
  • Anonyme 29 mai 2017 à 17:17 Géd [...] En ce qui me concerne je ne perdrai plus de temps à vous lire, Je vous laisse en compagnie de Tsih qui lui ne peut être un singe étant un âne...[...]Robert
Depuis plus de nouvelle de Robert, même si je me demande s'il ne me lit pas encore en cachette, la nuit, sous les draps, à la frontale...

Donc Robert voulait être un singe, ne disait-il pas un peu avant de me quitter :
  • Anonyme 26 mai 2017 à 11:45 Il y a longtemps que j'ai posé cette question à Picq ce dernier est très clair, que cela vous plaise ou non nous SOMMES des singes donc des animaux. Il va même plus loin en disant que les chimpanzés sont au titre de l'évolution nos frères. [...]
Ainsi notre conversation ressemblait un peu à un match de tennis, Robert m'envoyait la balle Pascal Picq et je lui renvoyais la balle Yves Coppens, lequel n'est pas exactement sur la même longueur d'onde que son collègue ; cependant mes arguments et explications ne sont pas parvenus à convaincre l'ami Robert qui a persisté à camper sur ses positions, ce qui doit vouloir dire, sûrement, que je suis un très mauvais pédagogue (l'autre hypothèse étant à mettre de côté par courtoisie)

Mais voilà que je reçois aujourd'hui un livre que j'avais commandé, Origines de l'humanité : les nouveaux scénarios.

Ce livre est publié par les éditions La Ville Brûle qui a pour particularité, dans la collection 360, de confronter les avis de quatre personnalités.

Le livre que j'ai reçu a donc été co-écrit par quatre scientifiques spécialisés en paléoanthropologie, philosophie, histoire des sciences et préhistoire ; l'un de ces quatre co-auteurs, José Braga, mentionne dans ses "pistes de lectures" un certain John Hawks dont il recommande le blog.

Google Scholar nous donne une liste assez substantielle de recherches publiées par ledit John Hawks (les recherches sur Wikipedia sont polluées par un acteur du nom de John Hawkes, avec un e, cependant on peut trouver sa fiche ici) me laissant penser qu'il s'agit de quelqu'un qui connaît son sujet, au moins autant qu'un Pascal Picq ou qu'un Yves Coppens ; on notera cependant que son blog sur la paléoanthropologie est "lu par beaucoup" (widely read) et cela corrobore l'appréciation de José Braga qui le recommande chaudement (page 200 du livre Origines de l'humanité...) :
  • Un blog remarquablement fouillé. Une mine d'informations précises, exposées très clairement, sur l'actualité scientifique. Sans modération !
Et en vérifiant sur Google Scholar, voici ce que l'on obtient comme résultats :
  • john hawks paleoanthropology : Environ 978 résultats
  • pascal picq paleoanthropology : Environ 129 résultats
  • yves coppens paleoanthropology : Environ 905 résultats
Ainsi, bien que John Hawks soit plus jeune que nos frenchies, il semble avoir publié davantage qu'eux sur le sujet de la paléoanthropologie...

Et c'est comme cela que sans chercher quoi que ce soit, simplement en feuilletant son blog, je tombe sur ce billet du 18 mars 2012 intitulé Humans aren't monkeys. We aren't apes, either. (Les humains ne sont pas des singes. Nous ne sommes pas des grands singes non plus.)


Et là je tombe de ma chaise, ce John Hawks, paléoanthropologue reconnu par ses pairs, ayant apparemment une notoriété au moins équivalente à celles de Picq ou Coppens, si ce n'est plus (difficile de juger de la notoriété de ces trois-là sur la scène internationale quand on n'est pas spécialiste du sujet...), se trouve avoir une argumentation très proche de celle que je tentais de mettre en avant sans succès auprès de Robert ; ou pour être plus honnête, c'est moi qui ai une vision très proche de la sienne, car il est plus probable que je me sois inspiré de lui plutôt que l'inverse ! Pourtant je ne connaissais pas ce John Hawks avant de recevoir mon livre ce samedi, donc soit j'ai été influencé inconsciemment par mes lectures dont quelques unes faisaient peut-être référence à lui, en le nommant ou pas (mais dans ce cas je ne me souviendrais pas des détails et donc de son nom), soit j'ai simplement exposé à Robert des arguments qui me paraissaient les plus logiques au regard de la question, sachant qu'en fait il n'est pas nécessaire d'être vraiment spécialiste en anthropologie pour raisonner de façon logique, il suffit seulement de ne pas avoir d'a priori ou de préjugé, et en la matière je ne m'en vois pas un seul (parfois moins on est spécialiste ou expert sur un sujet, moins on est susceptible d'être victime d'a priori ou de préjugé, mais c'est toutefois loin d'être une généralité...)

Je vais donc vous donner plus bas la traduction du texte de John Hawks en français (assisté de Google Traduction) après vous avoir fourni quelques éléments vous permettant de mieux comprendre (du moins je l'espère)

D'abord il faut préciser que les anglophones ont deux mots pour désigner ce que nous appelons génériquement "un singe" :
  1. monkey : c'est un singe possédant une queue (capucin ou babouin par exemple)
  2. ape : c'est un singe sans queue (orang outan, gorille, chimpanzé par exemple)
En fait nous contournons la difficulté, en français, en nommant les apes des "grands singes" ; par conséquent, dans le texte de John Hawks, chaque fois qu'il évoquera des "monkeys" je traduirai par "singes", et quand ce seront des "apes" vous lirez "singes" ou "grands singes" ou "[grands] singes" selon le contexte.

Cela-dit, les termes "singe" ou "grand singe" ne sont pas scientifiques et vous ne les verrez pas dans les arbres phylogénétiques, que ce soit celui des mammifères ou celui des primates ; Wikipedia nous dit d'ailleurs, au sujet des primates, comme un avertissement (à l'attention de Robert ?) :
  • La phylogénie du groupe, autrement dit la formation et le développement des espèces, est bien établie et sa structure est relativement bien connue. Il existe encore plusieurs points qui font débat comme le cas particulier de la relation entre l'espèce humaine et les grands singes qui est un sujet délicat.
« Un sujet délicat », cela signifie qu'il faut y réfléchir à deux fois avant d'avancer péremptoirement que l'homme serait un singe, et si possible il faut lire l'article de John Hawks que voici.

***** 

Les humains ne sont pas des singes. Nous ne sommes pas des grands singes non plus.

18 mars 2012

Je ne sais pas pourquoi tant de gens qui acceptent et soutiennent [la théorie de] l'évolution ont une vision si vague (pour ne pas dire pas très fute-fute...) de la systématique phylogénétique.

Comment expliquer autrement pourquoi j'entends si souvent le bobard, « Les humains sont des [grands] singes » ?

Mes enfants peuvent dire ce qu'est un grand singe. Je travaille très dur pour leur dire pourquoi les grands singes (apes) sont différents des singes (monkeys). Quand ils voient un chimpanzé dans un zoo, et que d'autres parents disent à leurs enfants: « Regarde le singe ! », mes enfants disent: « Ce n'est pas un singe, c'est un grand singe ! »

La phylogénie est la relation entre différentes espèces. La systématique phylogénétique soutient (entre autres choses) que notre taxonomie devrait refléter la phylogénie. Le résultat en anthropologie est que nous avons rejeté certaines idées taxonomiques. Dans le passé, de nombreux anthropologues ont classé les chimpanzés, les gorilles et les orangs-outans comme des « pongidés ». Aujourd'hui, nous reconnaissons que ce n'est pas un groupe naturel. Phylogénétiquement, les humains font partie du groupe qui comprend les orangs-outans, les chimpanzés, les bonobos et les gorilles. Beaucoup d'anthropologues appellent ce groupe « hominidés », bien que d'autres le placent à un niveau taxonomique différent de celui de la famille (le niveau impliqué par la terminaison « idae »).

Rien de tout cela n'est particulièrement controversé. Nous ne sommes pas d'accord sur le niveau taxonomique - certains retiendraient « hominidé » pour désigner la branche humaine et assigneraient les grands singes et les humains à un niveau taxonomique de plus haut niveau. Mais la phylogénie est parfaitement claire. Les humains sont des hominoïdes, des hominidés, des anthropoïdes et des primates.

Sommes-nous des [grands] singes ?

Aujourd'hui, j'ai lu Jerry Coyne, écrivant dans un stupide article (Le Washington Times nie que Richard Dawkins est un singe) :
  • Je crois que c'est William Jennings Bryan qui a nié lors du procès Scopes que l'homme était un mammifère. Cette déclaration l'a affaibli (laid him low), exposant son ignorance biblique (ou "inspirée par la Bible"...) pour ce qu'elle est. Bien sûr, nous sommes des mammifères et, bien sûr, Richard est un singe. La définition de Wikipedia est aussi bonne que :
    • Les grands singes sont des mammifères anthropoïdes de l'Ancien Monde, plus précisément un clade de primates catarrhines sans queue, appartenant à la superfamille biologique Hominoidea.
  • La dernière fois que j'ai regardé, j'étais aussi un primate catarrhinien sans queue, ce qui fait de moi un singe aussi. La seule chose que je conteste est la déclaration de Richard [Dawkins] selon laquelle il est un singe africain. Il est un singe qui descend des singes africains, mais il est actuellement un singe d'Oxford. (Richard était un singe africain quand il grandissait au Kenya.)
Nom d'un chien ! Mais je ne suis pas d'accord avec Coyne et Wikipedia. Les [grands] singes ne sont pas un clade. (MISE À JOUR du 18 mars 2012 : mon article original disait quelque chose de sarcastique sur les biologistes qui s'appuient sur Wikipédia pour leur systématique. Plus tard, j'ai décidé que les chances de ne pas consulter Wikipedia pour la taxonomie des mouches sont statistiquement impossibles à distinguer de zéro.)

Jerry est loin d'être le seul dans ce cas - de nombreux biologistes évolutionnistes déclarent comme s'il était indiscutable que les humains sont des [grands] singes. Je ne suis pas d'accord.

Les humains sont des hominoïdes. Hominoidea est un groupe taxonomique. La systématique phylogénétique soutient que les groupes taxonomiques doivent être monophylétiques - ce qui signifie qu'ils incluent tous les descendants d'un ancêtre, et n'excluent aucun descendant. Les humains sont étroitement apparentés aux chimpanzés et aux bonobos, plus éloignés des gorilles, puis des orangs-outans, puis des gibbons. Toutes ces créatures vivantes sont des hominoïdes de la couronne/du sommet (crown hominoids). Les hominoïdes les comprennent tous, ainsi que des animaux disparus comme l'Australopithèque, le Proconsul, le Dryopithèque et bien d'autres.

Les chimpanzés sont des grands singes. Les gorilles sont des grands singes, tout comme les bonobos, les orangs-outans et les gibbons. Nous différencions régulièrement les « grands [grands] singes » des « plus petits [grands] singes », où ces derniers sont des gibbons et des siamangs. Les humains ne sont pas des grands singes (apes). Les humains sont des hominoïdes, et tous les hominoïdes sont des anthropoïdes. Ainsi, les singes du Vieux Monde comme les babouins et les singes du Nouveau Monde comme les ouistitis. Nous sommes tous des anthropoïdes. Mais les humains ne sont pas des singes (monkeys).

Quelle est la différence ?

"Ape" est un mot anglais. Ce n'est pas un terme taxonomique. Les mots anglais n'ont pas besoin d'être monophylétiques. Le français, l'allemand, le russe et d'autres langues n'ont pas à s'accorder avec les manières anglaises de séparer les animaux. La taxonomie est internationale - partout, nous reconnaissons que les humains sont des hominoïdes.

En français, les "apes" sont des "singes". Tout comme les singes (monkeys). En anglais, nous différencions ces termes. Dans les deux langues, les humains sont différents des autres primates. Est-ce que cela veut dire que le français a raison et que l'anglais est mauvais ? Cela signifie-t-il que les deux langues sont fausses ?

Non, cela signifie que les langues parlées n'ont aucun problème à décrire les groupes paraphylétiques. Il est utile d'avoir des langues qui peuvent faire ces distinctions.

Si nous devons accepter que les humains sont des [grands] singes, alors nous devons également accepter que les chimpanzés sont des singes (monkeys), et ces terribles parents au zoo ont raison. Je ne suis pas d'accord. Je vois de la valeur dans la précision à propos de la phylogénie, et à cette fin, j'ai des termes taxonomiques. Les humains sont des hominoïdes, des anthropoïdes, des haplorhines et des primates. Et des mammifères.

Nous ne devrions pas faire passer en douce les principes taxonomiques en langage courant pour faire un argument politique. C'est ce que "les humains sont des singes" veut dire en fin de compte - c'est un argument que nous ne sommes pas aussi bien que nous le pensons. Que les humains soient spéciaux ou non devrait être dérivé de la biologie ; je ne pense pas que nous devons faire l'argument en appliquant la contrainte orwellienne à la signification des mots anglais. Les biologistes contrôlent la terminologie taxonomique, et c'est là que la science devrait se destiner. Je ne pense pas que je sois démodé, et je ne fais pas la promotion de l'idée que les humains ne font pas partie de la phylogénie des primates. Je ne fais que promouvoir l'idée que nous utilisons la taxonomie pour son but, et ne pas insister pour que l'anglais fasse le travail à la place.

Nous ne sommes pas des [grands] singes. Et c'est bien d'apprendre à vos enfants que les chimpanzés sont des grands singes (apes), pas des singes (monkeys). Parce que c'est ce que je fais.

*****

Voilà, comme vous avez pu le remarquer il n'est pas aisé de traduire un texte dans lequel figurent dans la version originale des mots comme "ape" ou "monkey", ou pire "great apes" ou "lesser apes" sachant, je le rappelle, que "ape" signifie en français "grand singe", ou singe sans queue ; parmi ceux-ci on en a donc des "grands" et des "plus petits", allez donc vous y retrouver avec ça !

Comme je le disais à Robert :
  • Géd 25 mai 2017 à 18:52 [...] Nous faisons en fait partie des Homininae, qui se divisent en Gorillini (gorilles) et Hominini, cette dernière donnant plus tard Panina (chimpanzés) et Hominina, c'est-à-dire nous, avec les nombreuses évolutions depuis les australopithèques jusqu'à l'Homo sapiens d'aujourd'hui. Les chimpanzés et les gorilles sont donc nos lointains cousins, et si nous sommes classés taxonomiquement parmi (ou avec) les singes il est évident que nous avons évolué bien davantage qu'eux ; la question ici, et c'était le sujet de mon billet, c'est de savoir pourquoi notre cerveau a évolué comme il a évolué, donc cela concerne uniquement le genre humain, pas ceux que nous appelons familièrement les grands singes qui ne sont pas concernés. D'ailleurs l'homme a la particularité de pouvoir nommer les choses et quand on évoque les singes chacun sait qu'on ne parle pas de l'homme mais des autres primates simiens ; demandez donc à un chimpanzé de se décrire et demandez-lui s'il se croit l'égal de l'homme, vous allez attendre votre réponse très longtemps. 

En fait John Hawks explique les choses bien mieux que moi, avec d'autres mots bien plus précis que les miens, mais sur les principes nous sommes parfaitement d'accord lui et moi ; comme le mot "singe" appartient au langage courant et non scientifique, il recouvre en fait ce qu'on veut bien lui faire recouvrir, ainsi Robert veut à tout prix que ce mot l'englobe également, alors que ma modeste personne refuse d'être assimilée à un babouin ou à un chimpanzé.

Afin que les choses soient encore plus claires, je reprends le graphique que j'avais déjà montré dans mon billet du 27 mai :

Famille des Hominidae ; source wikipedia

Aucune mention des singes et encore moins des grands singes, l'homme est tout en bas à gauche ; en réalité le trait allant de Hominini à Homo devrait être d'une longueur incomparablement supérieure à celui allant de Hominini à Pan, la distance nous séparant des chimpanzés étant sans commune mesure avec le nombre de gènes (98%) que nous partageons avec ce très lointain cousin.

Donc non, je ne veux pas être comparé, ni assimilé, à un chimpanzé, n'en déplaise à Pascal Picq et à Robert.

Sur un autre site, Sapiens, dont l'auteur est Holly Dunsworth, une anthropologue qui enseigne à l'université de Rhodes Island, nous pouvons lire ceci :
  • Oui, nous partageons des ancêtres avec les singes ; nous partageons des ancêtres avec chaque chose vivante. Mais, aussi, pour être clair: nous avons évolué à partir des singes.
A noter qu'elle écrit "monkeys" et non "apes" ; mais elle poursuit plus loin :
  • Il y a environ 20 millions d'années, beaucoup de ces lignées de singes (monkeys) fossiles ont continué à évoluer en « singes » (monkeys), mais la lignée qui a mené à nous s'est décalée sur une branche différente sur l'arbre de l'évolution, que nous avons décidé d'appeler « grands singes » (apes).
Les « grands singes », ou singes sans queue, apparaissent donc à une certain moment de l'évolution, se séparant des "singes à queue" que les anglais nomment toujours des monkeys. Et miss Dunsworth enchaine avec :
  • Ces grands singes fossiles ont conduit à ceux d'aujourd'hui, y compris les gorilles, les chimpanzés, et nous.
Donc à ce stade, nous serions des grands singes, mais un peu plus loin...
  • Parce qu'elles sont des inventions humaines, les frontières autour des définitions de « singe » (monkey) et « grand singe » (ape) justifient une discussion scientifique.
Donc ce n'est déjà plus si sûr que cela paraissait un peu plus haut...et de continuer :
  • La pratique nécessaire mais finalement arbitraire de la taxonomie explique pourquoi la classification biologique est si souvent débattue. Prenons, par exemple, des arguments pour savoir si les nouvelles découvertes de fossiles sont des espèces nouvellement découvertes ou des variations sur des espèces connues, ou la question de savoir si nous devrions nous appeler « singes ».
Le lien mène vers un billet intitulé Sommes-nous des ex-singes? Une histoire d'évolution humaine, commentant le livre d'un certain Jonathan Marks, professeur d'anthropologie de son état, dont le titre est tout un programme : Tales of the Ex-Apes. How We Think about Human Evolution ! La thèse de cet auteur est que « l'évolution humaine a intégré l'émergence de relations sociales et d'histoires culturelles sans précédent chez les singes et ne peut donc être réduite à des propriétés et à des processus purement biologiques. » ; je me suis empressé de commander ce livre que je recevrai courant décembre (stay tuned)

Mais Holly Dunsworth continue :
  • Avec les autres grands singes (qui comprennent les chimpanzés, les bonobos, les gorilles et les orangs-outans), nous avons évolué à partir d'anciens grands singes. Comme les grands singes et les singes des temps modernes, nous avons évolué à partir d'anciens singes. Et comme tous les vertébrés à quatre membres, connus sous le nom de tétrapodes, nous avons évolué à partir des mêmes anciens poissons.
La voyez-vous venir ?
  • [...] arrêtons de prétendre que nos ancêtres n'étaient pas des singes, des poissons et des créatures unicellulaires visqueuses. En tournant autour du pot de l'ascendance commune avec des singes n'est pas utile. À un degré ou un autre, les questions existentielles sur les origines ultimes de la vie sont plus profondes que celles soulevées par l'évolution.
Nous touchons là quasiment à la métaphysique, car si nous nous considérons comme des singes alors pourquoi ne pas nous considérer aussi comme des poissons, puisque finalement nous ne sommes pas si éloignés d'eux quand on y réfléchit bien ; en tout cas nous sommes plus proches du cochon que du poisson, puisque tout est bon dans le cochon, on pourrait même s'en servir pour des transplantations d'organes sur le corps humain, aurions-nous donc davantage d'affinités avec le cochon qu'avec le bonobo ?

L'homme est bien plus proche du cochon que du chimpanzé.

Et pour finir, la même question se pose au sujet de l'animalité de l'Homme. Celui-ci fait partie sans contestation possible du règne animal, mais est-il encore un animal ?

Je vous laisse méditer (nul doute que Robert a un avis définitif sur la question)





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