mercredi 27 décembre 2017

11 vaccins obligatoires, pour quoi faire ?

Ainsi les enfants nés à partir du 1er janvier prochain devront obligatoirement êtres vaccinés contre 11 maladies.

Il y a peu de sujets comme celui-là qui fassent l'objet d'autant de polémiques, même le réchauffement climatique apparaît bien plus consensuel parmi la population, c'est tout dire.

Il se trouve qu'un de mes lecteurs habituels croit dur comme fer que je suis anti-vaccin, il a eu l'occasion de me le dire à au moins deux occasions, de mémoire, dont la dernière ici :
Alors je vais faire durer un peu le suspense et ne pas dire tout de suite de quel côté je penche, histoire de le faire saliver un peu.

Je suis en train de lire un livre dont un passage m'a interpelé tellement il me semblait en phase avec la réalité telle que je la vois, il s'agit de Tales of the ex-apes de l'anthropologue Jonathan Marks ; page 7 il écrit :
  • Certainly in the area  of biomedicine, financial conflicts of interest are so rife that it is hard to know what claims are credible, even in the peer-reviewed literature.
    • Assurément, dans le domaine de la biomédecine, les conflits d'intérêts financiers sont si répandus qu'il est difficile de savoir quelles affirmations sont crédibles, même dans la littérature évaluée par des pairs.
J'en était déjà assez largement convaincu, surtout après avoir lu les livres de Philippe Even et Michel de Lorgeril concernant la soi-disant nocivité du cholestérol telle qu'on nous la vend un peu partout dans les médias, en se référant à des études ayant soi-disant prouvé cette nocivité, avec l'appui de médecins vantant les effets soi-disant bénéfiques des statines, ces médicaments qui font réellement baisser notre taux de cholestérol mais qui sont de plus en plus sur la sellette ; un jour on se rendra compte que ces médicaments étaient une grosse arnaque ayant rapporté des sommes colossales à l'industrie pharmaceutique, et ceci pour des bénéfices très aléatoires avec des effets secondaire par contre très réels.

On est évidemment libres de penser qu'Even et de Lorgeril nous induisent en erreur et ne cherchent qu'à vendre leurs bouquins, après tout certains "contestataires" du réchauffement climatique comme Benoit Rittaud ou Rémy Prud'homme, pour ne prendre que ces deux exemples, sont là pour nous inciter à la prudence ; sauf qu'en la matière il faut toujours se poser la question de savoir où se trouve l'argent, follow the money disent les anglophones, afin de voir à qui profite le crime, expression bien française celle-là.

Et si l'on suit l'argent, on constate qu'en matière climatique c'est du côté des industries fossiles qu'il se trouve essentiellement, alors qu'en matière de biomédecine c'est vers les laboratoires pharmaceutiques qu'on est tentés de se tourner assez naturellement.

De Lorgeril nous donne l'exemple du Vioxx dans son livre Cholestérol, mensonges et propagande, page 31 on peut lire :
  • [...] le Vioxx était une sorte d'aspirine améliorée [...] Lancé par les laboratoires Merck en 1999 aux Etats-Unis [...] le Vioxx est apparu rapidement non seulement inutile, mais potentiellement dangereux, en augmentant le risque d'accident cardio-vasculaire [...] le problème, c'est que Merck a essayé de cacher certains résultats cliniques en sa possession et qui montraient clairement cette dangerosité.
  • Le deuxième problème, c'est que cette dangerosité n'a été finalement mise à jour que par inadvertance.
Je pense qu'on peut faire confiance à de Lorgeril, qui est médecin cardiologue et chercheur au CNRS, il doit savoir de quoi il parle en matière de « risque cardio-vasculaire » ; par ailleurs Wikipédia nous informe : 
  • Depuis la mise sur le marché du Vioxx en 1999, Merck a engrangé un chiffre d'affaires annuel de 2 milliards de dollars[6]. Le risque cardiovasculaire et de décès aurait pu être détecté près de quatre ans avant son retrait volontaire du marché mondial par son fabricant en 2004.
Merck devra finalement verser une amende de 950 millions de dollars pour solder les poursuites au pénal et au civil (après avoir proposé en 2007 d'en verser près de 5 milliards !) mais on peut imaginer que le Vioxx lui aura rapporté au moins cette somme, si ce n'est plus, et c'est sans compter sur le fait que le Vioxx aurait pu être utilisé pendant encore plus longtemps si, comme le dit de Lorgeril, on n'avait pas reconnu sa nocivité "par inadvertance"...

Et dans le chapitre intitulé Un essai clinique, c'est quoi ?, page 45, Michel de Lorgeril explique le processus "normal" d'un essai clinique et comment ce processus est régulièrement mis à mal :
  • Hélas, de plus en plus souvent et avec la bénédiction de comités scientifiques qui n'en ont que le nom, ces règles sont violées.
Philippe Even, quant à lui, dans son livre La vérité sur le cholestérol, consacre un chapitre, page 177, à l'Evaluation des statines, avec comme sous-titre révélateur Difficultés et falsification des essais...

En fait il s'avère que les essais ont été systématiquement falsifiés (je parle là surtout des statines, mais bien d'autres médicaments sont concernés) jusqu'à l'affaire Vioxx ; la revue Prescrire relate la problématique avec un article au nom évocateur : Comment éviter les prochaines affaires Vioxx°, dans lequel on peut lire :
  • Le retrait du rofécoxib (ex-Vioxx°) en septembre 2004 est le résultat prévisible d'une série de travers du système actuel d'évaluation des médicaments, de régulation du marché des médicaments et d'information sur les médicaments.
    Comment éviter une nouvelle affaire de ce type ? Les pouvoirs publics, les soignants, les patients et les journalistes peuvent agir efficacement.
Après l'affaire Vioxx les règles concernant les essais cliniques ont été revues et de Lorgeril dans son livre nous dit page 139 :
  • [...] Il y aura donc un après et un avant-Vioxx [...] dans l'après-Vioxx les miracles ont disparu. Tous les essais publiés après 2005 sont effectivement, pour les analystes objectifs, négatifs.
C'est essentiellement à partir des informations ci-dessus que j'ai personnellement décidé, il y a 3 ou 4 ans, d'arrêter de prendre les statines que mon médecin traitant me prescrivait en toute bonne foi depuis près de 10 ans.

Pourtant en ce qui concerne les vaccins je m'interroge et n'ai pas d'opinion aussi tranchée que pour les statines, lesquelles sont pour moi un véritable poison administré "légalement" à quantité de gens pourtant bien-portants ; or c'est justement à des gens "bien-portants" que l'on inocule des vaccins, afin de les préserver contre des maladies futures potentielles qui ne se sont donc pas encore déclarées.

Je suis donc bien en droit de me poser des questions sur les vaccins que je peux aisément comparer aux statines dont je suis intimement persuadé de la nocivité (sans parler de l'inutilité)

Les vaccins comme les statines s'administrent à des personnes en bonne (voire en excellente) santé, avec donc des effets secondaires immédiats parfaitement reconnus par les laboratoires puisqu'ils figurent en toutes lettres dans les notices d'utilisation, même s'ils sont souvent minimisés... ; par contre les effets bénéfiques sont plus ou moins hypothétiques, pour les statines ils sont quasiment nuls, pour les vaccins ils sont apparemment plus tangibles, même si beaucoup est dit à leur sujet au point de troubler les béotiens dont je fais partie, n'étant moi-même ni médecin ni pharmacien.

Par contre, si je ne suis pas spécialiste en pharmacie et médecine, je sais assez bien comment fonctionne un groupe industriel et commercial.

Les groupes pharmaceutiques ne sont pas si différents dans leur fonctionnement que ceux que je connais dans le secteur de l'agro-industrie ; des sommes très importantes sont consacrées à la recherche de nouveaux produits devant permettre d'alimenter le chiffre d'affaires futur et distribuer par là-même de substantiels dividendes aux actionnaires, dont font partie les dirigeants de ces grands groupes.

Imaginez un instant le tableau suivant : un groupe engage des millions (d'euros ou de dollars, peu importe) dans la recherche et le développement d'un nouveau produit, mais au moment de la commercialisation il s'avère que le produit en question n'est pas autant efficace que l'on pensait et qu'il peut même être néfaste à la santé des gens, dans une certaine mesure, c'est-à-dire qu'il ne va pas vous tuer immédiatement mais qu'à long terme on ne sait pas trop les effets qu'il pourra avoir sur la santé, cependant on se doute que ces effets ne seront pas très positifs...

Mettez-vous dans la peau des dirigeants de ce groupe qui doivent des comptes à leurs actionnaires ; pensez-vous qu'ils vont benoitement leur dire, à l'assemblée annuelle statuant sur les comptes, qu'ils ont été obligés de passer en pertes un montant de x millions parce que blablabla...? Ce serait la meilleure solution pour être éjectés de leurs postes et remplacés par plus "performants" !

Non, en réalité ce qui va se passer la plupart du temps c'est que le produit sera quand même mis sur le marché, les effets bénéfiques seront enflés au point d'occulter les effets secondaires qui seront fortement minimisés, voire mis carrément sous le tapis, comme on a pu le voir avec le Vioxx, donc, mais aussi avec le Mediator, entre autres :
Alors on peut effectivement se poser la question concernant les vaccins, puisque ceux-ci sont développés par des laboratoires pharmaceutiques dans les mêmes conditions que les médicaments.

Pourtant j'ai du mal à franchir le pas et à jeter les vaccins dans le même sac que les statines ou les autres médicaments qui ont défrayé la chronique médicale et judiciaire.

Ma fille a d'ailleurs reçu les injections obligatoires (le DTP jusqu'à présent) quant elle était petite et que ce vaccin était encore disponible (il a été suspendu en 2008 et n'est plus maintenant disponible qu'ajouté à d'autres vaccins sous forme "multivalente"), et elle a même été vaccinée contre le papillomavirus qui n'est pourtant que recommandé (même dans la nouvelle législation qui ne l'incorpore pas dans les 11 vaccins obligatoires) ; elle a par ailleurs été vaccinée contre toutes les maladies qu'elle était susceptible de contracter lors d'un de ses voyages en Afrique.

Le numéro hors série de Science et Vie consacré aux vaccins (n°277 de décembre 2016) dit en préambule :
  • Les faits, vaccin par vaccin. Car chacun possède une histoire propre, des avantages et des inconvénients bien distincts. [...] la vaccination ne peut représenter la solution unique et parfaite à toutes les pathologies infectieuses. [...] elle reste, avec l'amélioration de l'hygiène, un pilier essentiel du bien-être des sociétés humaines.
Et effectivement il est parfois délicat de distinguer ce qui, de « l'amélioration de l'hygiène » et de la vaccination, a pu permettre un progrès dans le « bien-être des sociétés humaines »...

Déjà en décembre 2016 S&V titrait un de ses chapitres L'obligation vaccinale sur la sellette.
  • [...] les parents n'ont à leur disposition pratiquement que des produits combinant les trois protections obligatoires (le DTP) et deux à trois autres « recommandées ». Cette situation sert de ferment à l'incompréhension et donne une résonnance aux pétitions, dont celle du professeur Henri Joyeux [...]
En fait le professeur Joyeux n'est en rien "anti-vaccins" comme certains aiment à le cataloguer, il réclamait seulement « que le DT-polio simple, sans aluminium, soit de nouveau disponible » comme l'indiquait S&V, ce qui n'est pas à proprement parler une position "anti-vaccins"...

Des doutes sont apparus sur l'innocuité des vaccins dans les années 1950-60 comme le précise S&V :
  • [...] le constat fait aux Etats-Unis qu'entre 1948 et 1965, un seul décès pédiatrique s'est produit à cause de la variole, alors que 200 à 300 enfants sont décédés en raison des complications de la vaccination.
On voit bien que dans le cas d'espèce de la variole, à ne pas forcément généraliser à l'ensemble des maladies, le ratio bénéfices/risques n'était pas vraiment favorable à la vaccination...

Enfin pour terminer, que nous dit Michel de Lorgeril dans son dernier billet intitulé La science, vue par l’INSERM, nous instruit enfin sur les vaccins… ?
  • En écrivant ce que dit la science, l’INSERM parle quand même en mon nom ; et comme l’actuel Président de la République, je n’apprécie pas les ventriloques qui parlent à ma place.

Et de Lorgeril de poursuivre :
  • J’observe toutefois qu’en mon nom (scientifique incontesté, épidémiologiste et expert en médecine préventive), on prétend que « l’efficacité et l’innocuité des 11 vaccins obligatoires sont scientifiquement prouvées. »
  • J’affirme que cette affirmation est ridicule, pour un scientifique !
  • Au contraire, l’efficacité des 11 vaccins n’est pas prouvée et leur toxicité est « parfaitement » démontrée !
Comme si ce n'était pas suffisamment compliqué...

Bref, si après tout ce qui précède mon lecteur qui me prend pour un anti-vaccin a réussi à me coller définitivement une étiquette sur le front, c'est qu'il est expert en classification et en généralisation hâtive.


2 commentaires:

  1. Je suis surpris que ton post ici n'ai pas eu une salve de commentaires vaccinolâtres furieux :P

    Je me demandais justement ce que tu pensais de cette ignominie vaccinaliste, toi qui pourfend si bien les Climatonégationnistes ... Mais dont on compte malheureusement dans ce petit monde beaucoup trop aussi d'antivaxx :/

    Perso, je suis aussi un pourfendeur de vaccinolâtres que je considére aussi crétins que les dits "climato-sceptiques" ; la vraie science - au service de l'humanité - n'est certainement pas la leur.

    Bon, cela dit je ne suis pas opposé à la vaccination (chacun ses croyances et chacun doit assumer ses responsabilités).... Je suis surtout opposé à l'obligation vaccinale qui repose malheureusement plus sur des postures politico-idéologiques et surtout industrialo-financières, que sur une véritable Science dévouée au bien-être des êtres humains !!!

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    1. Je ne suis pas particulièrement à l'aise pour parler de vaccins, c'est un sujet bien plus complexe que celui du climat, lequel fait l'objet d'un large consensus scientifique qui fait défaut en médecine de manière générale sur beaucoup de sujets.

      Par exemple en matière de cholestérol le dogme actuel, qui commence à être sérieusement battu en brèche, est qu'il favoriserait les incidents cardio-vasculaires, mais on trouve d'excellents médecins (De Lorgeril entre autres) qui ne sont pas du tout d'accord, et quand on n'est pas soi-même médecin, pharmacien ou biologiste comment se faire une opinion autrement que basée sur sa propre expérience teintée d'une très forte subjectivité ; dans mon cas personnel après 10 ans de prises de statines prescrites par mon médecin de famille en qui j'avais toute confiance j'ai choisi d'arrêter mon traitement après m'être informé sur le sujet, je pense avoir raison mais comment en être sûr à 100%...?

      Pour les vaccins c'est bien plus complexe, car il y a toutes sortes de vaccins, des bons, des indispensables, certains dont on pourrait se passer mais qui sont sans grand danger et d'autres dont on se demande quel peut bien être le ratio bénéfice / risque en ayant quelques doutes sur le sujet.

      Je suis assez d'accord avec toi pour l'obligation vaccinale qui me parait inutile, voire néfaste, mais dire quels sont les vaccins inclus dedans qui devraient en être retirés est au-dessus de mes compétences.

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